Pas de réouverture de l'enquête sur la mort de Robert Boulin

Publié le 08 juin 2010 par Sylvainrakotoarison

(dépêche)

Pas de réouverture de l'enquête sur la mort de Robert Boulin


http://fr.news.yahoo.com/4/20100608/tts-france-justice-boulin-ca02f96.html
L'enquête sur la mort de Robert Boulin ne sera pas rouverte
il y a 6 heures 44 min
   Buzzer ! Imprimer Le procureur général de Paris refuse de rouvrir l'enquête sur la mort en 1979 de Robert Boulin, ministre du président Valéry Giscard d'Estaing, un des dossiers judiciaires les plus controversés de la Ve République. Lire la suite l'article
Photos/Vidéos liées L'ENQUÊTE SUR LA MORT DE ROBERT BOULIN NE SERA PAS ROUVERTE Agrandir la photo Le magistrat, François Falletti, a estimé dans un communiqué que les éléments présentés par la fille de l'ancien ministre du Travail, Fabienne Boulin-Burgeat, n'apportaient rien de nouveau.
Il confirme cependant qu'une partie du dossier et des pièces ont disparu. Une enquête a été ouverte par le ministère.
Ancien résistant et figure de la majorité, Robert Boulin avait été retrouvé noyé dans une faible profondeur d'eau d'un étang le 30 octobre 1979, à Saint-Léger-en-Yvelines. Il avait absorbé une très forte quantité de barbituriques.
Après une première enquête entre 1983 et 1992, la justice a conclu à un suicide, dû au désespoir provoqué par la possible implication du ministre dans un scandale immobilier.
Fabienne Boulin-Burgeat soutient la thèse d'un assassinat politique. Le dossier est loin d'être refermé puisque le procureur général a précisé qu'il était juridiquement possible de déposer une nouvelle plainte pour "assassinat".
Me Olivier Morice, avocat de Fabienne Boulin, a regretté la décision du procureur général. "Nous allons examiner l'opportunité d'une plainte", a-t-il dit à Reuters.
Le magistrat a conclu qu'il n'était pas possible de procéder lui-même à la réouverture du dossier, dit-il.
"Les éléments invoqués ne constituent en toute hypothèse pas des charges nouvelles (...), mais des demandes de réorientation d'enquête dans un sens différent", explique-t-il.
DISPARITION DE SCELLÉS
Le magistrat confirme cependant qu'un tome de la procédure d'enquête et une série de scellés ont disparu.
"Ces pièces ont pu être reconstituées en copie, mais les scellés ne sont évidemment plus exploitables. Les recherches se poursuivent activement pour les retrouver", écrit-il.
Me Morice annonce son intention de porter plainte contre l'Etat pour "dysfonctionnement du service public de la justice".
La ministre de la Justice Michèle Alliot-Marie a décidé d'ouvrir une enquête administrative confiée à l'Inspection générale des services judiciaires (IGSJ), a dit son cabinet.
De telles disparitions ne sont pas rares dans le monde judiciaire français, où il n'existe aucun système d'archivage des pièces relatives aux affaires considérées comme closes.
Fabienne Boulin faisait valoir les affirmations de l'ancien ministre gaulliste Jean Charbonnel estimant que Robert Boulin avait été victime d'un "règlement de compte politique". Il rapportait qu'Alexandre Sanguinetti, autre figure du parti gaulliste mort en 1980, pensait la même chose.
Etaient aussi mis en avant divers témoignages de personnes intervenues après la découverte du corps du ministre, et faisant état d'éléments jugés non concordants avec un suicide.
"Les témoignages qualifiés de nouveaux soit ne le sont pas soit sont constitués de relations indirectes de propos très généraux tenus par des personnes décédées depuis longtemps et relatifs à leur propre opinion sur l'affaire", répond le procureur général dans son communiqué.
Le magistrat refuse aussi la demande d'une recherche d'empreintes génétiques sur les timbres des huit lettres postées personnellement le 29 octobre 1979, selon des témoins, par Robert Boulin, annonçant son geste et reçues par la police, des avocats, des médias et différentes personnalités.
Cet élément matériel est pour la justice une preuve incontournable du suicide, les brouillons de ces lettres ayant même été retrouvés. Fabienne Boulin pense qu'il s'agit de faux.
Selon le procureur général, "des analyses ADN ne pourraient en aucune façon faire l'objet d'une comparaison utile, dans la mesure ou jamais aucune personne n'a été mise en cause ou hors de cause dans ce dossier".
Une précédente demande de réouverture du dossier avait déjà été rejetée en octobre 2007.
Thierry Lévêque, édité par Yves Clarisse