"Mais tu sais qu't'es mignonne avec tes pustules qui suintent?"
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De temps en temps, il faut ménager son petit corps, ses cellules grises, et se regarder un bon film de genre qui s’assume. Alors, et si on a bien réussi la gymnastique décrite plus haut, on pourra même, miracle, passer un vrai bon moment.
Les frères Pastor ont mis dans leur film un petit truc qui fait souvent la différence sur les petits budgets : l’envie communicative. Grâce à leur talent, à la narration, au traitement de l’image, ce qui pouvait s’annoncer comme l’ersatz insipide d’un énième film de virus se révèle finalement être un très bon petit film, honnête, franc, loyal au genre, pourvu de quelques moments génie, en plus,et de choix scénaristiques originaux (pas tout le temps, mais quand même).Il valait d’ailleurs mieux pouvoir insuffler ce souffle de fan, car l’histoire ne flirtant pas avec l’idée du siècle, ça pouvait frôler le casse gueule total. Il n’en est rien. On peut se laisser porter par le film, dans un sentier balisé, certes, mais avec un guide qui s’y connaît, et qui sait vous faire partager sa passion (en l’occurrence ils sont deux guides aux manettes ici). Les réalisateurs, et dans leur prolongement, les acteurs, installent leur ambiance paranoïaque, passage obligé lorsque les finances ne permettent pas d’effets très spectaculaires. Il en ressort d’ailleurs souvent, et c’est le cas ici, une matière bien plus intéressante, quand on sait y faire. Maintenant, un premier film comme celui là, a toujours au moins un défaut majeur. Pour « Infestés », cela pourrait être rébarbatif, il est mal équilibré dans les tensions. On va arriver à un moment très prenant lors d’un climax, avant de s’apercevoir que, ben, on est, à peu près, qu’à la moitié du métrage….Du coup, la partie restante va paraître beaucoup plus fade, avec une fin plus convenue.
Bref, beaucoup d’envie, quelques plans qui rivalisent avec les meilleurs, un vrai choix de rester proche d’une certaine réalité, mais un gros problème de gestion du pic d’intensité.
Alors, ça peut faire chier, mais on sent tellement d’envie d’aller de l’avant qu’il faut se prendre par la main, en espérant qu’ils puissent faire un prochain film, pour suivre l’évolution de ces choix qui sont en balbutiements, mais laissent présager dans les quelques scènes qui font mouches, le travail constant qui appelle le succès.
L’idée du film est venue aux Pastors au début de l’aventure universelle de la grippe H1N1, ce film est certainement la meilleure chose qui soit sorti de toutes les salades médiatiques qu’on nous aura servi.
Bannister, et vous ?