Cette année, M6 a jugé qu'un candidat un peu particulier qui fait le buzz sur internet ne suffisait pas pour faire parler de « l'amour est dans le pré ». Elle a donc choisi d'en recruter deux, et des biens gratinés. Norbert et Julien peuvent déjà aller se rhabiller. Le collectionneur de timbres fou, fan de hard-rock, et Freddy, l'idiot du village, dotés tous les deux d'un physique particulièrement ingrat les surclassent largement.
Voilà pourquoi j'ai été carrément étonnée de lire ce matin sur le Post des commentaires élogieux sur cette émission tellement moins trash que ce qu'on voit d'habitude à la télé(réalité). Il faut croire que depuis cinq ans, je ne regarde pas la même émission qu'eux. Si certains agriculteurs relativement aisés et évolués sont bien évidemment choisis pour que la chaîne ne soit pas accusée de se moquer de la corporation, elle en prend toujours des pas bien finis pour assurer le spectacle et puis comme ça ne suffit pas totalement, elle impose sadiquement aux pauvres bougres de recevoir pas une mais deux filles en même temps surtout, chez eux pour qu'ils puissent choisir à terme leur âme soeur. Il s'agit évidemment uniquement de leur laisser le choix et le temps de les connaître, pas du tout de faire des images cruelles aux dépens de types un peu paumés qui n'ont pas l'habitude d'être autant courtisés ou de filles larguées qui ont accepté d'étaler leur vie privée à la télé.
J'assume ce regard absolument malveillant sur le programme car c'est ce qui crée le spectacle. Hier, j'ai eu sincèrement le cœur serré en découvrant que le pauvre Pascal et Freddy avaient si peu de lettres, mais je n'ai pas pu m'empêcher de rire quand le grand garçon taquiné par Karine Lemarchand a choisi de cacher maladroitement la photo qu'il avait gardée de l'une de ses prétendantes favorites. Je ne me suis pas dit, « oh qu'il est mignon », mais bien « oh mon dieu, quand même... ».
Les speed-datings sont comme chaque année le versant le moins intéressant de l'émission et se concluent immanquablement par un choix uniquement motivé par le physique plus ou moins avantageux des interlocuteurs des agriculteurs en quête de l'âme soeur.
J'attends désormais les prometteurs retrouvailles à la ferme. Le type au strabisme convergent risque ainsi d'être très vite très mal avec ses deux prétendantes, la blonde et la brune, la grande et la petite, qui vont à mon avis se livrer une guerre acharnée pour obtenir ses faveurs. Je me méfierai à sa place de la petite blonde édentée mais très mignonne sinon, qui semble bien trop en demande pour être honnête.
Malgré tout, Karine Lemarchand allège un peu le propos avec sa gentillesse, que je pense sincère, et son humour.