Ciel Ecran vs Coté Diffusion (Evolution de la proposition en contenus alternatifs)

Par Alainrobert

Que l'on appelle ça "contenus additionnels", "séances complémentaires" ou encore "programmes alternatifs", la diffusion en numérique, en haute définition et généralement en direct de spectacles hors films dans les salles de cinéma continue de faire débat et d'aiguiser tant les appétits de certains que l'amertume d'autres.


A cela, plusieurs éléments, dont un particulièrement : A qui profite le crime ?
Petit rappel historique...
...La société Antalis, présidée par Xavier Gouyou-Beauchamps, et la Sopat (Société de production audiovisuelle théâtrale) présidée par Jean-Louis Vilgrain, se sont associées pour créer CielEcran en novembre 2003. A l'époque, le but est d'apporter aux communes et aux salles de spectacles des programmes de complément, notamment à destination des scolaires, des retraités, des amateurs de théâtre et de retransmissions de spectacles vivants.
...En novembre 2005 (sous la férule du nouveau DG de la société, Marc Welinski ?), la FNCF et CielEcran signent un accord qui stipule que la société s’engage à ne pas exercer de concurrence directe avec les salles de cinéma membres de la Fédération en ne diffusant pas d'œuvres cinématographiques. De son côté, la FEDERATION s’engage à faire valoir l’intérêt social et culturel des activités de CIELECRAN auprès de ses membres.
...Par la suite, CielEcran développe son activité. En juin 2006, 1ère diffusion dans des salles de cinéma de certains matches de la Coupe du Monde de Football en haute définition.
...En octobre 2007, la rencontre entre Marc Welinski et Peter Gelb (Directeur Général du Metropolitan Opera de New-York) scelle le lancement de la diffusion des opéras en direct et en haute définition, dans les cinémas Français. Le vrai démarrage de l'activité !
...Lorsqu'en juin 2008, Europalaces (les Cinémas Gaumont et Pathé) absorbe CielEcran, cette société est donc déjà le 1er Distributeur dans son genre, un réseau de vidéo-transmission par satellite qui permet la rediffusion sur grand écran (cinémas ou auditoriums) de spectacles vivants en direct et en haute définition.
...Début 2010, l'offre de CielEcran s'étoffe, nombre de Distributeurs de films de cinéma s'inquiètent de la possible perversion d'un système qui risque, à terme, de cannibaliser les meilleures séances de la semaine cinématographique au détriment des films !!! Ce qui oblige le Législateur à se pencher sur la question (lu in LesEchos.fr) :
"La retransmission de programmes non cinématographiques dans les salles obscures suscite une petite polémique. Mi-mai, en plein Festival de Cannes, Véronique Cayla, présidente du Centre national du cinéma et de l'image animée (CNC) [...] avait annoncé la préparation d'« un texte réglementaire » pour « encadrer l'exploitation en salle de programmes autres que des oeuvres cinématographiques dans les salles obscures». Pour que la salle demeure avant tout un « lieu consacré au cinéma » comme le souhaite un grand nombre de producteurs et de distributeurs de films, l'idée du CNC était de diminuer l'intérêt économique pour les exploitants de salles de diffuser d'autres programmes que des films (spectacles vivants, fictions, télé, sport, etc.) en les privant du soutien automatique à la salle sur les tickets d'entrée du hors films. [...] Dans un communiqué publié le 1er juin, la Fédération Nationale des cinémas français a en tous cas jugé  <<inacceptable que certains professionnels du cinéma s'opposent à la diffusion d'événements fédérateurs, notamment culturels ou sportifs>> "

Et alors que le front se développe, arrive sur le marché un nouveau Distributeur de contenu, Coté Diffusion ! Crée de toute pièce par le 3ème Exploitant Français, CGR, qui compte ainsi se fournir en contenu de "substitution" pour les jours creux et ne donc proposer, à l'opposé de ce que fait CielEcran, quasiment que du différé...Vœux pieux ?

A voir...
Mais si la diffusion de contenu en direct et en haute définition dans les salles de cinéma le samedi soir (par exemple et au hasard) peut effectivement occasionner de légers dégâts collatéraux vis à vis de certains films (qui ne sont plus diffusés ces soirs-là), on ne peut que parier sur la venue (le retour ?) d'une nouvelle clientèle qu'il faut réhabituer à venir au cinéma ! Pour revenir par la suite voir des films ? Il faut y croire, :-)
Enfin, n'est-il pas amusant (?) de constater que ce sont les Exploitants qui prennent les rênes des nouveaux formats de diffusion en lieu et place des Distributeurs ? Je vous laisse juges...