Matilda, Roald Dahl

Par Craklou

Je ne suis pas tellement fan de la littérature jeunesse ; je suppose qu'un certain manque d'empathie enfantine m'empêche de me glisser dans la peau d'un enfant lors de ces lectures qui, appréhendées de mon point de vue d'adulte, m'apparaissent souvent un peu niaises, voire franchement téléphonées. Pourtant, j'étais déjà une grande dévoreuse de livres étant gamine, et je garde de certaines de ces lectures jeunesses un souvenir franchement ému. A voir fleurir les blogs et articles sur les albums, les contes, et l'univers jeunesse, l'idée me trottait dans la tête d'y faire un retour timide, juste pour voir.

Me retenait pourtant ma PAL ma peur de ne plus trouver ces chefs d'oeuvre jeunesses à la hauteur de mes souvenirs. 

C'est pour ça que je commence par remercier Liyah qui en lançant son challenge Roald Dahl m'a mis le coup de pieds aux fesses qui manquait pour me décider. En plus avec l'auteur qui avait assurément le plus meublé mes moments lectures d'antan (J'aime lire, j'aime encore plus, je pense, relire). 

Et pourquoi Matilda ? De un, parce que c'était mon préféré, et de deux parce que j'ai pu remettre la main dessus parmi les trésors de la bibliothèque familiale!

"

A l'âge de cinq ans, Matilda sait lire et a dévoré tous les classiques de la littérature. Pourtant, son existence est loin d'être facile, entre une mère indifférente, abrutie par la télévision et un père d'une franche malhonnêteté. Sans oublier Mlle Legourdin, la directrice de l'école, personnage redoutable qui voue à tous les enfants une haine implacable.

"

Matilda et moi, c'est une longue histoire d'amour. Rassurez-vous, ça l'est toujours, ou comment prouver par a+b que les relectures d'enfance ne sont pas toutes décevantes (j'avais eu quelques mauvaises expériences en ce domaine...).

Matilda, c'est d'abord un exemple parmi d'autres de la qualité d'écriture de Roald Dahl : de l'humour à revendre, un style entrainant, simple, et pourtant bourré de références culturelles (littéraires et historiques ici), des personnages caricaturaux, mais qu'on ne peut qu'adorer... Bref, de la grande littérature pour les petites!

Et pour le même prix, avec Matilda vous avez aussi : une dévoreuse de livre, dont les rapports avec la bibliothécaire ne sont pas sans me rappeler ceux d'une autre petite fille, qui certes ne lisait pas Dickens à 4 ans, mais adorait passer ses après midis à écouter les conseils avisés de la dame derrière son comptoir. A travers notre petite héroïne, on redécouvre les premiers plaisirs de la lecture, les premiers après midis passés à toute allure, et les sacs à dos emplis de romans. C'est un délicieux plongeon en enfance que propose Roald Dahl à tous les anciens LCA!

La seconde partie de talents de Matilda m'a un peu moins émerveillée, mais n'a pas manqué de réveiller en moi le plaisir des "machinations" : j'ai toujours adoré les plans de bataille des petits héros et livres ou de film, déroulant avec un côté machiavélique assumé devant leur public toutes leurs ficelles avec le brio d'un général napoléonien. C'est un peu pareil ici, de l'entrainement au cigare aux vengeances anti parentales, l'enfant que j'étais s'est réveillée, et j'ai retrouvé cette petite angoisse de savoir si "le plan" se déroulerait au mieux pour mon héroïne!

Les adultes sont caricaturaux à souhait, c'est certain ; j'ai lu sur certains blogs qu'ils n'avaient pas trouvé la faveur de tous les lecteurs. Personnellement ils m'ont fait rire, moins par leurs caractéristiques "objectives" qu'en donne l'auteur, que par la façon dont il sont perçus par Matilda.

En bref, c'est avec toujours autant de plaisir que je me suis (re)lancée dans cette lecture que je recommande chaudement à vos petits bouts!