Arturo Bandini, l'aîné des trois garçons d'une famille pauvre d'immigrés italiens, oscille entre l'amour et la haine envers son père maçon, désertant la maison
quelques jours avant Noël, et sa mère, vouant un culte à Dieu et à son époux.
John Fante se serait inspiré de sa propre enfance pour écrire ce roman aux accents autobiographiques. Amoureux d'une élève de sa classe,
d'origine italienne comme lui, mais à l'abri du besoin, son personnage aimerait pouvoir être fier de ses parents, les voir se sortir de leur condition d'immigrés
sans le sou, endettés jusqu'au cou, craignant l'hiver sans manteau et les souliers éculés, sans cesse contraints d'aller quémander à l'épicier voisin de quoi manger. Il souhaiterait secouer sa
mère bigote, et regarde à la dérobée la photo de la belle adolescente prometteuse qu'elle était, tandis qu'il exulte lorsqu'il aperçoit son père capable de séduire le plus beau parti de la ville.
On attend pendant plus d'un tiers du roman que l'intrigue se noue, on sourit à ses peurs nées des dix commandements, on
compatit ensuite au drame de ce couple écrasé par le poids d'une famille, on repose le roman enfin, content de cette lecture mais frustré de ne pas l'avoir été autant que ne le chantent d'autres
louanges trouvées sur le net.
FANTE, John.- Bandini / trad. de l'américain par Brice Matthieussent, postface de Philippe Garnier. - 10/18, 2007. - 265 p..
- ISBN 978-2-264-03300-0 : 6,90 €.