Personnellement ce sont les rares scènes de la scolarité sabotée de Germain qui m'ont émues.
Mais je déteste parler de moi, alors parlons du film!
Il y a beaucoup d'autres thèmes dans ce film de Becker: la rencontre entre la culture et l'illettrisme, le bébé/accident non désiré et son enfance sans amour auprès d'une mère célibataire aigrie et la bêtise grégaire en plus du prof sadique. Mais c'est la mauvaise rencontre de l'enfant Depardieu avec le prof Laspalés qui a ravivé cette douleur ancienne et la résurgence de cette sinistre trace dont je ne me servirai pas pour faire un procès injuste à l'éducation nationale et ses formatages (oup's: je rechute. Ah, cet égo!). L'innocence curieuse servant de soufre douleur à un Maître indigne reste marginale et chaque profession a ses brebis galeuses. Chacun trouvera dans ce film sensible et humain une raison de s'émouvoir de la soif de culture de Germain/Depardieu satisfaite tardivement par Margueritte/ Gisèle Casadessus. Par la grâce et l'amitié entre ce modeste Michel Morin un peu jardinier, un peu bricoleur et l'érudition littéraire de Margueritte l'objet de la risée populaire devient un spécialiste de Camus. (Il faut dire qu'il revient de loin, le Germain: il confondait Guy de Maupassant avec le guide Michelin) Un film en général et un Becker en particulier trouve le chemin de l'émotion, grâce à l'humanité simple (ne lis pas: simpliste.) de ce roman de Marie-Sabine Roger filmé par JB et dialogué par Jean Lou Dabadie.
Le texte en voix off sur le générique de fin est superbe.
Version courte: va le voir... et l'écouter!