Par Eddie Williamson - BSCNEWS.FR / C’est peu de dire que je l’attendais. Pourquoi ? Eh bien j’vais vous l’dire (tiens, j’ai une envie de talonnettes tout d’un coup) : le Black Rebel Motorcycle Club est l’un des meilleurs groupes de rock en activité, ni plus, ni moins. Que ce soit en studio, en concert, en quelques années ils ont gagné une réputation méritée de machine rock’n'roll super bien huilée, avec une flopée de morceaux gigantesques à leur compteur. Il m’a fallu une bonne dizaine d’écoutes pour me décider à vous parler de leur nouvel album.
Les deux premiers morceaux de l’album avaient déjà fuité avant que l’album lui-même se retrouve disponible aux bonnes adresses. “Beat the Devil’s Tattoo” et “Conscience Killer” sont deux nouveaux morceaux gigantesques. Un crochet du gauche et une droite bien ajustée, méga-riffs et distorsions, de quoi mettre ce disque sur les bons rails. Le problème, comme avec tous les albums de BRMC à part Howl, c’est que je n’arrive pas à m’enthousiasmer outre mesure, et ça m’embête. “Bad Blood” est indéniablement un excellent morceau, mais presque 10 ans ont passé depuis leur premier disque, et j’ai l’impression qu’il aurait pu en faire partie. Beat the Devil’s Tattoo est monochrome et sans surprises.
Mais je me dois de relativiser dans la foulée, parce que des groupes de garage capables de sortir un aussi bon album sont rares, et si vous n’êtes pas familiers avec le groupe, vous avez toutes les chances d’adorer ce disque. En tant qu’aficionados, vous aurez peut-être un peu plus de mal. “War Machine” est un direct en plein estomac, un blues-rock bien corsé, et aussi l’un des meilleurs morceaux de l’album. Deux excursions du côté de la folk avec “Sweet Feeling” et “The Toll” qui n’atteignent bien évidemment pas les hauteurs de Howl, et, pire, m’ont un peu déconcertées.
Ce disque n’est pas cohérent. Le groupe a toujours navigué entre blues-rock, rock’n'roll et folk, mais n’a jamais réussi à définir son style. Ce n’est pas forcément grave me direz-vous, tant qu’ils nous pondent des morceaux gigantesques de temps à autre. Mais mon problème avec cet album, c’est la désagréable impression que le groupe tourne en rond. Je n’aimerais pas pour autant que vous pensiez que Beat the Devil’s Tattoo m’a totalement déçue, car Peter Hayes et Robert Turner sont des rockeurs d’une immense classe et que presque rien sur ce disque n’est mauvais (”The Toll” et “Aya” sont franchement indigestes par contre).
“River Styx” et “Shadow’s Keeper” se rapprochent des deux tueries du début, tandis que “Half-State” clôt l’album en apothéose et fracas de guitares. Malgré ces très bons titres (7 sur 13 mine de rien) je n’arrive vraiment pas à m’extasier. Je mets ça sur le compte d’une trop grande attente et vous invite à vous le procurer sans faire attention à ces considérations de fan un peu frustrée de voir son groupe tourner en rond. Parce qu’après tout, ça reste de l’excellent rock’n'roll, alors je ne devrais vraiment pas me plaindre !
The Black Rebel Motorcycle Club,
« Beat the Devil’s Tattoo »(Cooperative Music)
En écoute sur Grooveshark : http://listen.grooveshark.com/#/album/Beat+The+Devil+s+Tattoo/3937660
Site : http://blackrebelmotorcycleclub.com/