À méditer par certains politiques qui tirent sur leurs amis. J’ai déjà eu l’occasion d’écrire ici tout le bien que je pensais des jugements à la Moulinsard de Gérard Collomb à propos de Martine Aubry et Ségolène Royal. Du côté rose de la belle province lyonnaise et depuis quelques jours, c’est plus calme. Merci. Du côté vert, sale temps pour les mouches et déchirements d’égos. À Eurovertsland, les noms d’oiseaux pleuvent. Dans l’art de choisir des qualificatifs sympathiques pour affubler les membres de la famille, nos protecteurs de la nature laissent parler la leur et prennent le relais.
Leur côté bordélique m’amuse. Je les savais imprévisibles et, au plan local, capables de s’allier lors de certains votes régionaux avec la droite la plus marquée. Naïf, je croyais leur vocabulaire moins vachard. Je découvre que dans le genre baston verbale, même façon coopérative amicale où l’on s’étrille en famille, ils sont champions.
Lors de leur dernier concert de samedi à la Cigale, Daniel Cohn Bendit a usé d’un vocabulaire revigorant et direct. Simple. Facile à comprendre. Un mélange de Frédéric Dard, de capitaine Haddock et de Mélanchon pour invectiver Jean-Vincent Placé : « crétin » ! Le Vert Numérobis avait osé parler d’Eva Joly en disant qu’elle faisait « vieille éthique ». Un réel progrès dans le choix des mots par le bouillonnant Dany qui se renouvelle après ses « Ignoble », « Minable » jetés à Bayrou sur un plateau de télévision. C’est plus moderne que le « Bouse de vache » envoyé par Clémenceau à la figure d’Edouard Herriot. Mais cela ne vole pas encore à l’altitude…