La version vinyle de leur album fait 19 minutes. 19 petites minutes pendant lesquelles les Sticks réussissent à caler 10 morceaux. La version CD comprend 10 morceaux supplémentaires, ce qui en fait selon les termes du groupe un véritable “greatest hits” package. Ces 10 morceaux supplémentaires s’étendent eux aussi sur 19 minutes. Autant vous dire que Stuart, James et Iain jouent vite, très vite ! Ils jouent comme des morts de faim et ne sont jamais meilleurs que lorsqu’ils mettent la main sur un semblant de mélodie pop et qu’ils s’éclatent dessus comme des tarés. Cet album est un joyeux bordel, on frôle parfois l’overdose de distorsions mais une telle énergie se dégage de leur garage trash qu’il est franchement difficile d’arrêter de l’écouter après y avoir goûté.
Les riffs de guitares vous feront parfois penser à l’hymne surf de Dick Dale, tandis que les lignes de basse - d’une simplicité ridicule - rendent carrément dansants la plupart des morceaux ! A chaque fois, vous pouvez vous raccrocher au riff ou à la ligne de basse pour vous guider au travers le bordel des morceaux. De temps à autres, comme sur “I’m Wrong”, les Sticks atteignent la perfection. Tout est cohérent, tous les rouages s’enclenchent comme par enchantement, et ils tiennent l’un des meilleurs morceaux pop de l’année. Je pense à The Fall sur “Nothing Song”, à n’importe quel hymne mob sur “Got Me”, aux Monks (!!!) sur “Messing Around”… Les changements de rythme de certains morceaux sont ravageurs, les Sticks improvisent de tous les côtés et s’amusent comme des gosses.
Ils tirent leurs inspirations du garage rock des années 1960, de toute la période punk et post-punk des années 1970s. Le terme “brut” n’est pas assez fort. Enregistré dans les conditions du live dans une salle à l’acoustique vraisemblablement merdique, avec un matériel à chier et des musiciens maîtrisant tout juste les rudiments de leurs instruments, cet album est sauvage, urgent, bref, c’est du rock’n'roll, du vrai, du beau gros rock’n'roll tout droit venu d’un garage de Brighton. C’en est presque émouvant, j’vous jure. Un retour aux sources plus que rafraîchissant, salutaire.
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