La mise en scène est d'Anton Kouznetsov et c'est à la MC93 de Bobigny, jusqu'au 29 juin.
j'ai passé un bon moment plein d'humour et de fantaisie bien que le sujet soit grave ; les acteurs sont Hervé Brieux, Véra Ermakova et Laurent Manzoni , tous excellents. Je transcris le texte du programme , de Jean-François Perrier .
" Oeuvre monumentale inachevée, sorte de Divine Comédie russe ou d'Odyssée dans les tréfonds d'un système absurde, les Ames mortes sont à la fois un tableau critique d'une société en crise aux prises avec ses démons et un questionnement permanent de Gogol sur son oeuvre et sur lui-même , russe parmi les Russes.. Souvent adaptée pour le théâtre , en France par Arthur Adamov , en Russie par Mikhaïl Boulgakov, cette oeuvre mystérieuse écrite par une sorte de Kafka farceur, qui manierait génialement une certaine ironie romantique, sera ici recentrée autour de trois personnages : le héros Tchitchikov, une femme éternelle , idéale et et aussi inaccessible que la Russie, et l'auteur se questionnant sur ce qu'il est . Ils nous feront visiter la galerie de monstres qui peuplent cette oeuvre majeure de la littérature russe écrite dans la droite ligne du "Revizor" , ces héros de la médiocratie humaine que Gogol voulait mener jusqu'au paradis, parallèlement à sa propre recherche de perfectionnement maral qui le mènera à la mort. Ces humains qui s'achètent entre eux des âmes mortes , en l'occurence des serfs décédés, pour les revendre et s'enrichir ne sont-ils que des personnages figés dans la Russie du XIXe siècle? Spéculer sur sur les morts ou sur les vivants, c'est toujours spéculer... Acheter ou vendre un bien fictif, immatériel, c'est pour Gogol le comble de l'immoralité. Pour d'autres, c'est aujourd'hui encore la base même de tout un système économique "...