Marcello Lippi tentera de conquérir dans un mois une seconde coupe du monde consécutive. Si la bande de 2006 est presque au complet, les transalpins manquent vraiment de talent pour espérer aller au bout. Mais en 2006, tout le monde pensait déjà la même chose.
Battu par le Mexique, accroché par la Suisse (avec son équipe B certes), l’Italie n’a pas d’autre match amical au programme et arrivera en Afrique du Sud sans certitude ni victoire. La non sélection de Totti, Cassano, Toni ou Balotelli a laissé des traces de l’autre côté des Alpes et la question est permanente : qui pour conduire l’attaque et apporter un peu de créativité à l’ensemble ? Pour ne rien arranger, Andrea Pirlo, le meneur de jeu en titre est sur le flanc et ne jouera pas le 1er match. Un 1er match où comme d’habitude les italiens ne seront pas bons.
Mois fort qu’en 2006, c’est incontestable
Marcelo Lippi a sans doute avec lui le groupe italien le plus faible individuellement depuis des lustres. Les champions du monde 2006 ont vieilli et ont a du mal à croire que Cannavaro, Zambrotta ou Gattuso vont se transformer après une saison si nulle. Donner les clefs du jeu à Di Natale et Marchisio est un choix qui se discute partout dans la Botte. Gilardino devant a beaucoup de mal à s’imposer au très haut niveau, son passage au Milan le confirme et ce n’est pas le courageux mais limité Iaquinta qui va marquer 5 buts dans le tournoi. Alors que peut espérer le champion en titre ?
Aller, déjà, en quart de finale. Les italiens ont la poule la plus simple, et de loin. Avec le Paraguay, la Slovaquie et la Nouvelle-Zélande, c’est un boulevard qui s’offre à eux. En cas de 1ère place, un 8ème très abordable contre le Danemark ou le Cameroun pourrait les attendre. Mais attention, toute faute de goût dans ce 1er tour pourrait les porter à rencontrer les Pays-Bas, ogre du groupe E.
Les éternels supporters de la Squadra Azzura objecte un argument valable : en 2006, le schéma était le même, on ne croyait pas en l’Italie. Oui, mais les hommes ont pris 4 ans, il n’y a pas Luca Toni ni Totti pour conserver le ballon et faire souffler une défense où même Gigi Buffon a été en retrait cette saison avec la Juve. Et puis, les miracles sont rares : l’Australie a été battu avec l’aide de l’arbitre, l’Ukraine était le quart de finaliste le plus faible et les allemands ont eu 10 occasions de gagner la demi-finale. Quant à la finale, si la France avait simplement mis un tout petit plus de pression…
Franco Baresi