Akuzawa Senseï est l’une des personnes qui m’intriguait le plus. A force de lecture, je m’étais intéressé au fondateur de l’Aunkaï. Cette discipline semble impressionnante, par le peu que l’on peut en voir sur les vidéos, mais rien ne vaut l’expérience directe. Grâce à Léo, Akuzawa Senseï était présent à Bruxelles pour le plus grand bonheur des fans qui l’avaient déjà côtoyé à Paris, et pour les curieux dont j’étais.
Découverte de l’Aunkaï
Techniquement son travail en stage d’initiation est assez basique mais très physique. Ce n’est donc pas la complexité des exercices qui perturbe au premier abord, mais leur profondeur immédiate. Ces exercices sont bien décrits sur d’autres blogs, je me contente donc de vous inciter à aller lire leurs articles. En tous les cas, on perçoit bien que les exercices comme maho ou tenchijin sont là pour mettre en place une structure. Une fois la structure en place, le travail peut commencer réellement. Les quelques mouvements libres exécuter part Akuzawa sont terrifiants. Sa frappe avec le bras délié comme un fouet possède une puissance dévastatrice bien supérieure à tout ce que j’ai pu voir en karaté par exemple. Sa vitesse de mouvement additionnée au maintien de sa structure le rend quasi-intouchable ou indestructible.
Juste pour vous donner une idée. Le premier exercice du stage consistait en une série de mouvement dont un pied qui se lève et retombe en frappant le sol, un peu à la manière des sumotoris. Nous étions 24 participants à frapper du pied sans rien faire de plus qu’un peu de bruit. Akuzawa nous reprend en nous disant que ce n’est pas une bonne circulation du mouvement et que cela ne dégage rien. Il lève son pied et frappe le sol. Le tatami a vibré de bout en bout de la salle sous nos pieds, comme si un éléphant venait de frapper de tout son poids. Très impressionnant.
Un dragon en devenir
Tout le travail d’Akuzawa Senseï est typiquement yang. Il travaille le plein, tellement plein qu’il déborde de toute part et que parfois on peut le sentir légèrement frustré de ne pouvoir donner sa pleine mesure, même sur son deshi qui subit déjà beaucoup de la part de son maître. Pour un aïkidoka, ce travail est très troublant lorsqu’on est habitué à chercher le vide dans les mouvements. Pourtant, il est facile d’imaginer la puissance que l’on peut acquérir au sein de l’aïkido en mélangeant le plein avec le vide, comme je le laissais entendre dans mon article sur la montagne vide. Akuzawa Senseï à 43 ans n’est pas un grand maître, il est encore jeune. Sa recherche et son évolution est constante. Mais c’est déjà un immense professeur, à tel point qu’aucun 6° ou 7° dan européen ne peut soutenir la comparaison. Il sera passionnant de suivre dans son chemin vers la maturité. Pour moi, c’est un dragon en devenir.
Matsuura et les spirales
Nous nous sommes revus dans le cadre d’un mini cours de iaïjutsu pour Bruno Marin (son deshi) et moi-même, le tout inclus dans une séance photo pour son futur livre à paraître chez Budo Editions, livre qui se fait sous la direction de mon ami Yon Costes (qui a déjà réalisé Mitori Geiko avec Jaff Raji). Cette séance m’a montré les évolutions de Matsuura Senseï dans ses techniques de sabre. Il a fondé son école sur les mouvements énergétiques de la Terre et du Ciel. Pour ceux qui étudient l’énergie (notamment mes amis du shiatsu), ils savent que ces mouvements se font en spirale vers le haut et vers le bas. Lui reproduit lisiblement dans son corps ces spirales, spirales encore plus visibles lorsqu’il fait du sabre. Cela m’a fait plaisir de voir à quel point ces mouvements tourbillonnants étaient maintenant clairs dans sa gestuelle, preuve de la somme de travail effectué. Cela m’a rappelé à quel point il est urgent pour moi de reprendre des cours de kenjutsu et iaïdo avec lui.
Retour au vide avec Léo Tamaki
Bien qu’ayant à peu près tous les deux le même âge, je me sens très loin de sa capacité et c’est sans complexe que je me régale lors de ses passages. J’ai profité de l’occasion de le voir longuement en soirée pour discuter. Sa compréhension profonde des arts martiaux, de la pédagogie et du sens martial du Budo, en fait un partenaire intellectuel aussi agréable qu’enrichissant. J’en ai profité pour lui faire une petite interview « people » amusante, à lire prochainement sur le blog. Attention, de nombreuses révélations croustillantes à venir. Ne ratez pas le prochain épisode sur ce blog, dont le ton n’aura rien à voir avec tout ce que j’ai fait jusqu’ici.