Dans toute l'Europe, les plans d'austérité se multiplient pour tenter de sauver les comptes publics du naufrage auquel la spirale dépensière des gouvernants nous a conduit. C'est l'Allemagne qui vient d'annoncer un plan d'économies d'une ampleur inédite depuis la seconde guerre mondiale. Angela Merkel, la chancelière allemande, s'est clairement prononcé pour une baisse des dépenses publiques : « il est question de mettre l'accent sur le front des dépenses » a-t-elle souligné avant la réunion qui doit permettre d'affiner les mesures prises. Sont en particulier évoqués des baisses marquées des prestations sociales, des dépenses de défense ou la suppression des taux de TVA réduite qui sont appliqués à certains produits (nuits d'hôtel ou taxis par exemple).
Le but est d'atteindre le déficit quasi nul prévu par la constitution, à savoir 0,35% du PIB en 2016. Aujourd'hui, l'Allemagne est un des pays avec le déficit le plus faible en Europe, puisqu'il a été limité à 3,4% du PIB en 2009, contre 7,5% en France. Sans surprise, cette meilleure gestion permet un taux de chômage inférieur de 2 points au taux français, en baisse régulière alors que la montée est ininterrompue en France.
Aux Pays-Bas, le Central Planbureau (CPB), un think tank, estime a 18 milliards les économies nécessaires lors de la prochaine mandature. Ce sont les libéraux qui sont plébiscités par les électeurs pour mettre en place les mesures de baisse des dépenses publiques inévitables. En tête de tous les sondages, le VVD souhaite, comme les autres partis, augmenter l'age de la retraite de 65 à 67 ans. En outre, il s'engage à réduire les dépenses de sécurité sociale pour ramener le budget public à l'excédent en deux ans. Un message que les électeurs semblent bien vouloir choisir pour les élections de la semaine prochaine.
Ces exemples récents s'ajoutent à ceux du Portugal, de la Grèce, du Royaume-Uni, de l'Irlande ou de l'Espagne, dans lesquels les gouvernements, de droite ou de gauche, ont tous décidé d'agir de façon résolue.
Alors que les autres pays européens mettent l'accent sur l'essentiel, à savoir la baisse des dépenses publiques, la réaction des dirigeants français confine à l'automatisme aveugle : hausse des impôts et refus de voir en face le problème du déficit. Pourtant, le choix de la hausse des impôts est le pire selon les économistes. Comme le note l'économiste allemand Ansgar Belke, « il est faux de penser que tailler dans les dépenses ou augmenter les impôts revient au même pour équilibrer un, budget. On a constaté que ce qui marche le mieux, c'est une baisse significative des dépenses et pas de hausse des impôts. Dans certains cas, une légère baisse des impôts est même bénéfique. »
A reculer toujours plus les réformes structurelles nécessaires, on ne fait que les rendre plus douloureuses. Alors que 82% des français souhaitent un plan de réduction massif des dépenses publiques, il serait temps que enfin le gouvernement actuel mette en oeuvre la rupture pour laquelle il a été élu.
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