La crise que connaît actuellement la zone euro est très facile à comprendre : les Etats sont en situation de surendettement. Le surendettement, pour un ménage, peut avoir deux causes : un excès de dette ou un arrêt de la progression des revenus (ou les deux en même temps bien sûr). C'est exactement la même chose pour les Etats. La Grèce a une dette publique évidemment trop importante. L'Espagne souffre d'une croissance potentielle nulle, c'est-à-dire d'une stagnation durable de ses recettes fiscales. Les Etats-Unis sont pour l'instant tranquilles car, malgré une dette élevée, ils ont de la croissance. La France est quant à elle pénalisée par un endettement assez lourd, mais elle bénéficie d'un fond de croissance, notamment en raison d'une démographie plutôt meilleure que ses voisins. En revanche, sa capacité à accepter des réformes de bon sens est, pour le dire gentiment, modérée. En témoigne la réforme des retraites, qui semble accoucher dans la douleur d'un résultat minimaliste (un âge légal de départ un peu plus élevé, l'essentiel des autres sujets, comme les régimes spéciaux, restant en plan).
Bien entendu, la dette de l'Etat français est toujours notée AAA. Mais, au vu du prix des CDS, on peut dire qu'elle est en quelques sorte le moins bon des bons élèves. Sa rétrogradation en division 2 des emprunteurs est plus qu'une possibilité.
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