Les Oranjes sont cuites

Les Pays-Bas s’avancent discrétement vers la coupe du monde. Derrière les grands favoris brésiliens, anglais ou espagnols, les néerlandais apparaissent pourtant comme des prétendants très très sérieux. Une attaque énorme, une défense qui a montré des choses en 2008, un milieu très intéressant, un banc, il y a un vrai truc chez les bataves.

Qu’on ne s’y trompe pas, les hollandais ne resteront pas éternellement les loosers du tournoi mondial. Ils arrivent avec un effectif très costaud, une vraie capacité à marquer des buts et à faire mal à l’adversaire. Pas loin lors de l’Euro 2008, l’équipe semble avoir progresser.

Les bataves sont impressionnants sur le papier. Le papier des résultats d’abord avec des cartons : 6 buts contre la Hongrie, 4 contre le Ghana. Et cela aurait pu être plus lourd encore. Cette capacité à se créer des occasions, à centrer, à mettre de la vitesse avait été une des armes lors de l’Euro 2008 où les vieilles jambes françaises avaient pris rafales sur rafales. Le coach néerlandais, Bart Van Marwijk semble même avoir un problème que de nombreux entraîneur aimeraient avoir, à commencer par Domenech : qui aligner en attaque ?

Dick Kuyt est moche mais c’est un joueur incroyablement utile par sa dévotion mais aussi par son opportunisme et son envie. Son seul problème c’est de jouer sur le côté d’Arjen Robben. La fusée du Bayern aimerait bien retrouver ses sensations bavaroises et a clairement demandé à jouer à droite donc de dégager Kuyt. Dans l’axe, pas de Ruuuuuuuuud mais du très bon avec Van Persie blessé toute l’année avec Arsenal et plein de jus. Sa technique magnifique fera le reste. Huntelaar décevant à Milan est en réserve.

Une défense sous-côtée

La réserve néerlandaise est d’ailleurs l’autre immense point fort batave : Rafael Van der Vaart n’est même pas certain de débuter la compétition comme titulaire. Ryan Babel est un remplaçant de luxe comme l’excellent Afellay bien connu en France depuis les confrontations PSV-Lyon en ligue des champions.

En 2008, les craintes concernaient la défense. Comment des joueurs en difficulté en clubs allaient pouvoir solidifier la machine dans un groupe avec la France, la Roumanie et l’Italie ? Au final, la défense a été très intéressante et n’aura explosé que sous les crochets d’Arshavin. Van Bronckhorst a 35 ans maintenant mais son intelligence et son sens du placement font la différence. Heitinga et Mathijsen ne sont pas toujours très solides à la course mais ils possèdent une certaine tenue de balle qui permet une grande possession et peu de situations défensives à gérer.

Le vrai bémol, c’est l’absence de Van der Sar. Le portier de United a refusé de venir même s’il a rendu des services pendant les qualifications. Son absence est difficilement remplaçable tant sa régularité, son aura dans les airs et la qualité de sa relance sont intacts. Stekelunburg a pris sa place dans les cages mais ce n’est pas vraiment le même niveau ni la même sérénité pour les défenseurs.

Dans un groupe très abordable avec le Danemark (quand même battu par l’Afsud donc faible), le Japon et le Cameroun, la Hollande a un coup à jouer avant un éventuel choc contre l’Italie en quart. Et là aussi, les favoris se sont eux.

Larbi Potter