Le titre même de l’exposition, ‘Fresh faced and wild eyed’, (à la Photographers’ Gallery à Londres; c’était jusqu’au 6 juin) était légèrement condescendant : 28 tout jeunes photographes, à peine diplômés, sélectionnés pour exposer leur travail dans ce lieu prestigieux. Trop d’entre eux sont encore englués dans la tradition (l’héritage Parr en particulier, ou un néo-classicisme intemporel), et/ou préoccupés de faire de l’effet (en jouant sur le flou, la surimpression ou l’incongru).
Trois des artistes présentés émergaient du lot, à mes yeux. L’une, Briony Campbell, car son travail sur la maladie et la mort de son père, émouvant en diable, ne tombe jamais dans le pathos larmoyant et montre une grande maîtrise de l’image; la présentation au mur de ses photos et de petits textes est remarquablement bien agencée.
Julia Curtin présente un travail conceptuel à partir d’images de la FSA pendant la Dépression aux Etats-Unis: elle en extrait les vues des bâtiments, abris temporaires ou maisons précaires, et les reconstruit pour constituer une méta-archive de l’architecture de la pauvreté, une ré-interprétation d’une histoire iconique.
Enfin Clarisse d’Arcimoles retravaille ses albums de famille pour y montrer le passage du temps, la vieillesse, l’âge. Trois travaux mélancoliques, mais d’où la recherche formelle n’est pas absente.
Photos 1 et 3 de l’auteur.