«L'un des traits les plus caractéristiques de notre culture est l'omniprésence du baratin (...) La plupart des gens ont confiance dans leur aptitude à repérer le baratin et à éviter d'en être dupes. Aussi ce phénomène soulève-t-il fort peu d'inquiétudes et n'a-t-il guère suscité d'études approfondies.»
Voilà un ouvrage écrit sans prétention et qui, à n'en pas douter, vous fera découvrir les subtiles différences entre raconter des conneries, baratiner, mentir... Tout ça semble évident, n'est-ce pas ? Et pourtant, nous avons entre les mains un véritable traité scientifique !
«Le domaine de la publicité, celui des relations publiques, et celui de la politique, aujourd'hui étroitement lié aux deux précédents, abondent en conneries si totales et absolues qu'elles constituent de véritables modèles classiques de concept.
L'auteur ne tombe jamais dans l'excès de langage ou la caricature, le ton est toujours égal et docte pour traiter un sujet guère sérieux, si bien que le décalage produit un effet comique...
«Personne ne peut mentir sans être persuadé de connaitre la vérité. Cette condition n'est en rien requise pour raconter des conneries. (...) A l'inverse; le baratineur n'est pas tributaire de telles contraintes :il n'est ni du côté du vrai ni du côté du faux.»
Un petit bouquin qui ne déparerait pas dans l'Anthologie de l'humour noir d'André Breton entre la Modeste proposition de Jonathan Swift et la Grande nouvelle de Jean-Pierre Brisset.
«Le baratin devient inévitable chaque fois que les circonstances amènent un individu à aborder un sujet qu'il ignore. La production de conneries est donc stimulée quand les occasions de s'exprimer sur une question l'emportent sur la connaissance de cette question.»
Une lecture réjouissante.