Je vous le fais à combien de Louis ?

Publié le 07 juin 2010 par Chroneric

Toute cette agitation autour de l'élection présidentielle de 2012 m'a bizarrement amené à une réflexion sur nos anciens rois de France, particulièrement la série des Louis. Vous le savez, nous nous sommes arrêtés à la saison 16. Louis XVII, mort à 10 ans, est devenu roi en prison et n'a pas eu le titre officiellement avec un sacre religieux comme il était de coutume. Mais, je souhaite revenir avant la Révolution, cette grande révolution française que nous avons tous étudié à l'école, en long, en large et en travers.

Louis XIV, en accédant au trône à 13 ans, a vite serré la vis à toute la Noblesse, à cause d'un mauvais souvenir de Fronde et de complots incessants pendant son enfance, qui l'avaient fortement marqué. Il a mis en place tout un système ingénieux de récompenses et de mises en scène pour occuper ses pires ennemis : les princes et princesses de sang et toutes leurs suites. Car il avait bien compris que le peuple ne se soulève que si un leader s'en détache et les seuls qui avaient un intérêt à se soulever étaient ceux qui espéraient secrètement prendre la place du roi. Puis, lui succédait Louis XV. Ce roi, fut une sorte de transition sur le style de gouverner une cour. Il relâcha un peu la bride. Il mit petit à petit fin aux levers, aux couchers, aux repas théâtralisés qui l'ennuyaient sérieusement. Il préféra à ses séances publiques, une vie à la cour plus intime et libertine. Enfin, arriva le fameux Louis XVI. Ce dernier continua, si je puis dire, l'œuvre de son grand-père, le 16ème du nom, en ne participant plus ou de très loin à la vie de la cour. Tout ce qui l'intéressait se trouvait dans son petit atelier d'horlogerie et de serrurerie. C'était le roi de la bricole, oserais-je dire.

Tout ça pour en venir à la Révolution. Car, si la Révolution s'est produite, c'est parce que des hommes bien placés, eurent le champ libre pour soulever le peuple. Le roi ne se préoccupait plus de son Royaume et donc de son trône. Dans une affaire de régicide comme d'homicide, il faut toujours se demander à qui profite le crime. Il est donc clair, pour moi, que la mort du roi ouvrait un boulevard aux prétendants, notamment à Philippe Egalité, c'est-à-dire Louis-Philippe d'Orléans, descendant en ligne de Louis XIII, qui, je vous le rappelle, a voté pour la mort du roi. Bon, ses plans ont vite tourné en eau de boudin quand il s'est retrouvé sur l'échafaud moins de deux mois après Marie-Antoinette.

J'en viens enfin à ma réflexion : et si Louis XV n'avait pas relâché la pression sur la Noblesse ? Si Louis XVI avait continué les mises en scène et les récompenses sur les membres de la Cour, où en serions-nous aujourd'hui ? Je sais qu'avec des "si" on mettrait Paris en bouteille, mais il n'est pas interdit de se poser la question. En serait-on aujourd'hui à se battre pour être candidat à la Présidentielle ? La grande Histoire est souvent construite avec de petites anecdotes, un "pas grand-chose" peut parfois bouleverser toute une vie, toute une frise historique.

Je n'ai aucunement la nostalgie d'un siècle passé que je n'ai d'ailleurs pas vécu mais je m'interroge simplement.