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Savez vous exprimer ou recevoir une critique ?

Publié le 07 juin 2010 par Lmanagement

Voilà une situation à laquelle nous sommes couramment confrontés dans nos vies personnelles et professionnelles.

La plupart du temps, elle se passe difficilement car elle touche notre égo et nous déstabilise ; et parce que nous n’avons pas appris à nous exprimer, en toutes circonstances, avec neutralité et bienveillance.

Après tout, quel est le sens de la critique ? De mon point de vue c’est rendre l’autre meilleur, adapté, ajusté, conforme aux besoins de la situation ; certainement pas de le blesser ni l’humilier ; ce que nous faisons maladroitement, inconsciemment.

Les tentations les plus fréquentes lorsque j’émets la critique :

  • La rigidité dans les mots et/ou la façon de dire
  • La rapidité excessive de l’information délivrée qui « tombe sur la tête de l’autre » comme si on lui assénait un coup
  • La terrible formulation accusatrice : « vous êtes ceci… », « tu es toujours comme cela… » ; le fameux « klaxon qui tue »
  • L’enfermement dans mon mode de perception qui ne me donne plus accès à l’objectivité ; je suis soumis à mes ressentiments, mes griefs ; je ne peux plus relativiser, en prise avec mes émotions
  • La projection, mécanisme puissant et perfide : je prête à l’autre des jugements qui, en réalité, me concernent
  • Encore un autre stade : la manipulation ; je le connais, je peux y aller ; je l’enfonce ; et cela me fait plaisir car j’ai le sentiment de dominer
  • Et bien d’autres  réactions encore…

Les tentations les plus fréquentes lorsque je reçois la critique :

  • Touché au vif ! réaction émotionnelle car la critique touche mon identité ; de façon irrationnelle, elle me déstabilise ; j’ai même, peut être, des réactions physiologiques visibles
  • Furie, colère : « c’est inacceptable, irrecevable » ; « remettez vous à votre place ! vous ne savez pas à qui vous parlez ! »
  • Colère blanche, rentrée : comme la publicité, « un jour, je l’aurai »
  • Déni : « je ne vois pas du tout à quoi vous faites allusion »
  • Effondrement : soumission à la critique qui renvoie à bien d’autres choses…
  • Agressivité et montée vers le conflit
  • Et bien d’autres réactions encore…

Mais que se passe t il ?
Avant tout, une mauvaise gestion émotionnelle
Et, un manque d’estime et de confiance en soi en ce moment précis
Et, un manque de conscience de soi, de l’autre, de l’enjeu de la relation ; l’incapacité à relativiser, prendre du recul, évaluer de façon neutre.

En effet, bien des critiques sont recevables ; c’est une forme de communication et d’échange qu’il faut apprendre à maitriser pour ne pas (se) miner et maintenir une qualité relationnelle entre soi et les autres.

Quand j’émets la critique :

  • Avant tout, distinguer la personne et la situation ; la personne est toujours respectable, autant que vous-même ; chacun est unique avec ses qualités et ses défauts
  • C’est donc le comportement de la personne qui est en question dans une situation donnée, pas toute la personne ; on comprend bien les limites du « klaxon qui tue ».
  • Les parents doivent comprendre cela : « tu es nul en maths ! » après la correction du devoir où l’enfant a obtenu une mauvaise note. Voilà un bel encouragement !
  • Mieux vaut d’abord parler de soi quand on émet une critique ; dans cette situation (ce qui s’est passé), je ressens que…, j’observe que…, parce que…, et je te demande de….
  • L’important c’est de donner du sens ; pas besoin pour autant de se justifier, il suffit d’expliquer en toute sérénité car on a confiance en soi et dans la pertinence de son observation
  • Donc, avant d’émettre une critique, prendre le temps de s’interroger sur sa pertinence

Quand je reçois la critique :

  • C’est d’autant plus facile quand on a cultivé l’estime de soi, quand on se connait, quand on s’accepte ; alors le regard, le jugement des autres ne déstabilise pas mais devient acceptable en termes d’échange
  • Ceci quelles que soient les positions hiérarchiques ou les rôles car, rappelons le, chacun est une personne unique et respectable
  • Alors, je mobilise mes capacités de neutralité, de bienveillance, mon esprit constructif et positif ; j’accueille la critique sans agressivité
  • Si je le maitrise, j’utilise l’art de la dialectique pour faire de la faiblesse (critique) une force en reformulant et amenant l’autre à réfléchir
  • Et puis, certaines critiques sont justifiées ; après tout, il suffit de les accepter et remercier !

Pensez à ce que disait Socrate avant qu’on ne vienne lui parler :
« Est-ce que ce que tu vas me dire est la stricte vérité ? Est vraiment utile ? Est bienveillant ? »
Et appliquez-le pour vous-même.


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