L'administration
Truman décida de s'engager dans le plus vaste plan de réduction des
dépenses publiques jamais entrepris: les dépenses passèrent de 84
milliards à... 30 milliards de dollars (de l'époque) en deux ans. Deux tiers de
réduction ! En outre, il acheva de faire sauter presque toutes les
dispositions réglementant le marché du travail établies par son ex
patron, Franklin D. Roosevelt (dont il était le vice président), dont vous trouverez la liste
ici.
Ce qui est frappant, est
que comme aujourd'hui, en 1945, tous les commentateurs prévoyaient un
retour de la grande dépression. "La baisse des dépenses publiques allait
casser la croissance", entendait on partout. Pour parler comme
aujourd'hui, "il y avait consensus scientifique" sur la question.
La
réalité a totalement déjoué ce pronostic: l'économie à recréé 4
millions de postes de travail en deux ans, permettant de maintenir la
légère hausse du chômage liée à la démobilisation, à 4,5% de la
population active au maximum. Le gouvernement fédéral a enchainé des
excédents budgétaires de 6% du PIB, permettant de rembourser le trop
plein de dettes en un temps record. Et surtout, tant la dépense des
ménages que celle des investisseurs privés se mit à croître.
La
période 1945-1947 correspond sans doute à la plus forte coupe budgétaire
subie par un état dans l'histoire de l'humanité. Alors que toute la
classe politico-économique de l'époque y voyait une menace, ce fut au
contraire le catalyseur de la formidable ascension de l'économie
américaine après la guerre. Cette période est sans doute la meilleure
illustration par le contre-exemple de l'effet d'éviction de
l'investissement privé par la dépense publique.
Et, non, "It's not different this time".
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Etude
Cato trouvée via Alex Korbel - Blog récent
et déjà parmi les tous meilleurs
Lire également :
- Le new deal a prolongé la crise de 1929
- Contes et légendes de l'économie Keynesienne: "la rigueur pourrait casser la croissance"
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