Il y a quelques années un groupe de travail dont certains commentateurs/trices du blog faisaient partie, avait posé la base de revendications antisexistes.
A l’époque on avait envoyé ce texte à nos députés ; en pure perte, vous l’imaginez.
Avec les réseaux sociaux, il me semble que, si l’on s’attelle collectivement à diffuser ces revendications, on peut avoir davantage de succès.
Je vous propose donc de diffuser ce texte sur votre blog, facebook, twitter, bref ce que vous voulez. Vous mettez ou non un lien vers ce blog ; je vous demande juste, si vous décidez, parce que certaines revendications ne vous conviennent pas, de les ôter, d’alors faire un lien vers ce billet qui comprend l’ensemble des revendications.
Le sexisme est la discrimination d’un sexe sur l’autre. Le féminisme veut que cessent les discriminations à l’égard des femmes et, les études féministes s’orientant de plus en plus vers l’antisexisme, nous avons été amenés à étudier également les discriminations subies par les hommes, car elles découlent du même principe.
En matière de sexisme, l’essentialisme repose sur l’idée que la sexuation des humains devrait se traduire par une différence de statut et de traitement entre deux classes de sexe, avec en arrière-plan l’idée d’une complémentarité dans la différence qui trouverait sa pleine actualisation dans le couple hétéronormé.
Nous rejetons l’essentialisme, en ce qu’il :
- constitue le noyau dur du système sexiste contre lequel nous luttons
- nie l’existence des personnes intersexuées et transexuelles
- freine la liberté des individus à concevoir leur identité en dehors de cadres sexués normatifs
Les principales revendications féministes sont les suivantes :
LUTTE CONTRE L’ESSENTIALISME ET LES STEREOTYPES DE GENRE
- Lutter contre les stéréotypes de genre dans l’éducation, l’enseignement, les médias, les jouets.
- Mise en place de campagnes pour valoriser le partage des tâches ménagères.
- Les échographies doivent juste servir à détecter d’éventuelles maladies et non plus le sexe de l’enfant ; sa connaissance favorisant l’essentialisme.
LOIS
- Promulgation d’une loi anti-sexiste équivalente à la loi anti-raciste
- Le terme de proxénétisme doit être redéfini afin de ne pas y inclure les éventuels compagnons et compagnes d’une personne prostituée. Les peines contre le proxénétisme doivent être renforcées et les crimes supplémentaires que peuvent commettre les proxénètes (coups et blessures, viols …) doivent être jugés séparément.
DEPENALISATION
- Abrogation des lois pénalisant le travestissement (dont le port du pantalon pour les femmes).
- Abrogation des lois sur le racolage passif et actif.
TRAVAIL
- Egalité stricte des salaires avec obligation pour les entreprises de rendre public un bilan détaillant les salaires, les promotions et les formations par sexe.
- Concernant l’égalité salariale, une femme estimant être victime de sexisme pourrait demander au tribunal qu’il examine un compte rendu des salaires lequel pourrait être utilisé comme preuve du caractère sexiste de la discrimination ; de même, qu’une personne s’estimant victime de racisme, d’âgisme, etc.
- Suppression de l’interdiction empêchant les femmes d’exercer certaines professions (dans l’armée par exemple).
- Application des mêmes critères de recrutement en ce qui concerne les hommes et les femmes (ex : épreuves sportives pour certains corps de métier).
EDUCATION
- L’éducation doit être identique pour les filles et les garçons et doit promouvoir l’épanouissement de l’enfant indépendamment de son sexe.
- les professions en rapport avec l’enfance doivent être formées au concept d’anti sexisme.
- L’éducation scolaire doit promouvoir le rôle des femmes dans l’Histoire et la littérature.
- Les images dans les manuels scolaires montrant les femmes sous un aspect dévalorisant ou entretenant un stéréotype sexiste doivent être supprimées ; sauf dans les cours d’Histoire où ces stéréotypes peuvent être utiles à l’étude de l’Histoire (comme on peut montrer des caricatures de juifs des années 30 pour illustrer l’antisémitisme).
- L’éducation sexuelle doit devenir obligatoire dés le collège et enseignée par des professionnels, des associations, des médecins et des psychologues.
- Cette éducation sexuelle doit être une éducation sexuelle non hétéronormée. Elle doit également traiter à égalité des diverses orientations et pratiques sexuelles, sans chercher à les hiérarchiser au motif d’un jugement moral, religieux ou d’une analyse visant à démontrer un supposé caractère pathologique.
CORPS
- Interdiction de toute forme de mutilation sexuelle sur les mineurs : excision, infibulation, circoncision, réassignation sexuelle d’enfants intersexués.
- De campagnes de sensibilisation et des sanctions adéquates doivent être mises en place pour assurer l’effectivité de cette interdiction.
- Les techniques permettant de reconstruire les organes sexuels des femmes excisées et des intersexués mutilés doivent être remboursées par la sécurité sociale.
SEXUALITE
- Chaque être humain doit avoir le droit de choisir et de pratiquer la sexualité qui lui convient, dans le respect de la sexualité et du consentement d’autrui, toute sexualité entre adultes consentants relevant strictement du domaine de la vie privée.
- Tout acte de discrimination sexiste, en parole, écrit ou acte, visant à limiter l’exercice librement consenti de sa sexualité, soit directement (contrainte ou interdiction) soit indirectement (doctrine prônant ou valorisant la virginité, l’abstinence hors mariage par obligation morale ou religieuse) doit être considéré/condamné a minima comme incitation au sexisme et entrave au droit à la liberté de choix sexuel.
- Commettre un acte attentatoire à une personne (violence, séquestration, meurtre, “crimes d’honneur”…) au motif du non respect d’une obligation morale, religieuse ou sociale limitant le droit à la sexualité (”perte de virginité”, relation hors mariage, relation entre personnes de confession religieuse différente …) doit relever pénalement du délit ou crime commis avec circonstances aggravantes par la nature sexiste de l’acte.
- La virginité relève de la vie privée et de l’intimité de chaque personne. La virginité, en particulier des femmes, n’a pas à être promue comme idéal ; sa perte ne peut en aucun cas être condamnée.
CONTRACEPTION
- Les différents moyens de contraception doivent être intégralement remboursés et toute forme de préservatifs (condom, diaphragme et digue dentaire) doit être gratuite.
- Des moyens doivent être mis en œuvre pour le développement des méthodes contraceptives masculines comme la pilule contraceptive masculine.
INTERRUPTION VOLONTAIRE DE GROSSESSE
- L’ivg doit être un droit pour toute femme enceinte.
- L’ivg doit être autorisée aux femmes étrangères même si elles ne sont pas en règle.
- Le nombre de lits disponibles en hôpital doit être augmenté afin que toute femme puisse avorter quand elle le souhaite.
- Le délai de réflexion de 7 jours précédant une IVG dit être supprimé.
MALADIES
- Renforcer la lutte contre les maladies sexuellement transmissibles par des campagnes continues de sensibilisation insistant sur la responsabilité des deux partenaires quant aux rapports protégés.
- le préservatif féminin doit être promu et mis en avant dans la publicité pour la protection contre les MST.
- Les tests jugeant de la fiabilité d’un médicament doivent être pratiqués sur des groupes d’hommes et de femmes ; ce qui n’est pas fait aujourd’hui. De nombreux médicaments sont donc inadaptés aux femmes.
- La gynécologie médicale doit être revalorisée afin que les femmes n’aient pas à s’adresser à leur médecin généraliste, non spécialisé.
LANGAGE
- Mettre en place un comité de linguistes afin de neutraliser le langage et d’en faire le langage officiel obligatoire dans l’administration, sur le lieu de travail et à apprendre dans les écoles.
- OU féminisation des noms de métier. (* les deux idées font débat dans la communauté féministe francophone).
- supprimer sur le plan légal les notions de père et de mère pour les remplacer par “parents”, ceux-ci étant définis comme “personnes ayant un projet parental”, sans discrimination de sexe ou d’orientation sexuelle.
- Supprimer dans le langage toute référence à l’état de “disponibilité/indisponibilité sexuelle ou affective” des femmes. Cette suppression passe par l’interdiction dans tout document administratif et officiel de l’usage des termes “mademoiselle”, “nom de jeune fille”, “née X” …
- Suppression des termes “monsieur” et “madame” dans les documents administratifs ; les prénoms et le nom suffisent.
- Supprimer l’appellation “école maternelle” pour la remplacer par “école préélémentaire”
- Suppression de la mention du sexe à l’état civil ; le sexe n’apparaîtrait plus sur aucun document de l’État. Dans la mesure où le sexe civil est abrogé, le sexe indiqué sur les documents légaux relatifs à la santé devraient refléter une réalité médicale : sexe masculin, féminin ou intersexe.
- Suppression du vocable et du statut de “chef de famille” (ou de “personne de référence”), les adultes d’un “groupe familial” doivent être traités à égalité.
- Remplacer la notion de “bon père de famille” par “personne citoyenne et responsable” (Belgique).
VIOLENCES CONJUGALES
- Créer des maisons d’accueil et d’hébergement dans chaque préfecture et sous-préfecture.
- Toute personne victime de violence conjugale doit pouvoir conserver le domicile conjugal.
- Prise en compte et poursuites de toute plainte pour violence conjugale.
- Mise en place de service d’aide aux victimes et aux auteurs de violence.
VIOL
- La loi définissant le viol contre des personnes adultes doit inclure la notion de non-consentement.
- Suppression de la notion de pénétration (différence non justifiée entre viol et agression sexuelle).
- suppression de “l’enquête de moralité” sur les victimes de viol.
FAMILLE
- Remplacement du mariage par un “partenariat enregistré” ne reprenant que les aspects économiques du mariage, en ne tenant plus compte des aspects de la vie privée comme “fidélité” et obligation de vie commune.
- Interdiction des “unions forcées” (”mariages forcés”) et sanction effective des personnes ayant organisé une union forcée.
- Le sexe des contractants n’entrant pas en ligne de compte, le partenariat enregistré serait accessible tant aux couples homosexuels qu’aux couples hétérosexuels.
- Remplacer les congés dits de maternité et de paternité par un “congé parental” égal pour tous ; le congé médical suivant l’accouchement n’étant pas inclus dans le congé parental, il s’additionne à ce dernier.
- Le nombre de places dans les crèches doit être augmenté et être égal au nombre de demandes.
- Modification des disposition relatives à la filiation pour rendre celle-ci égalitaire pour les deux parents (notamment supprimer la loi décrétant automatiquement parent la femme qui accouche, ceci afin de supprimer la différence de traitement entre “maternité naturelle” et “paternité légale”).
- Autorisation d’adoption pour tous les couples, quel que soit le sexe des parents
- Généralisation de la garde alternée en cas de désunion des parents
ETRANGERS
- Donner le statut de réfugiée politique à toute personne victime de violences sexistes dans son pays ; cela vaut donc pour toutes les prostitué-e-s clandestin-e-s.
- Organiser des cours gratuits de langue et de fonctionnement de l’Etat à toute personne étrangère s’installant dans le pays, y compris dans le cadre du regroupement familial, afin de permettre aux personnes nouvellement arrivées (et en particulier aux femmes) d’être le plus rapidement possible autonomes.
- Renforcer la lutte contre les réseaux internationaux de traite des êtres humains, en particulier dans le cadre de la prostitution et de l’esclavage domestique.