Critique en avant-première : L'Agence tous risques (par Jango)

Synopsis :
L'histoire suit les aventures de quatre anciens membres de l'armée américaine, dont trois d'entre eux ont été arrêtés et incarcérés pour un crime qu'ils n'ont pas commis. Après s'être échappés de prison, les trois fugitifs font équipe avec le capitaine Murdock et comptent bien prouver leur innocence.

Critique :
L’agence tout risque, c’est vraimeeeeeeeeeeeeeeeent, la dernière chance du momeeeeeeent. Mmh bref.
En sortant de la projection presse de cette semaine, mon avis était un peu confus. Entre plaisir primaire et déception, je ne savais pas vraiment quoi en penser. Après quelques jours de réflexion, je pense avoir finalement plutôt bien apprécié ce pur divertissement, frôlant le zéro intellectuellement parlant mais riche, voire très riche, en scènes d’action badass. Et lorsque que l’on s’arrête 5 secondes pour réfléchir, on se dit qu’en ce sens, l’adaptation peut être réussie.
L’agence tous risque le film ne démarre pas là où la série ce serait arrêtée ou quoi que ce soit non, le réalisateur prend le parti de montrer la formation du groupe, à son origine, dans une première séquence relativement longue, introduisant un à un les différents protagonistes. Si le personnage d’Hannibal obtient une entrée particulièrement réussie, les autres ne peuvent en dire autant et les premières frayeurs se feront sentir. Le groupe se forme, se sort d’une situation improbable en hélicoptère (ce qui justifiera par la suite la trouille de voler de Baraccuda) et permet au film de donner immédiatement le ton : de l’action, de l’action, de l’action et… voilà.

Bon, ne boudons pas notre plaisir car si le film peine sur la partie scénario, il se récupère largement sur la partie "spectacle". L’intrigue centrale est d’ailleurs prétexte à nous mettre nos 4 bonshommes en prison pour trahison alors qu’évidemment…ils n’y sont pour rien. Ils vont donc tout mettre en œuvre pour prouver leur innocence et attraper le vilain de l’histoire.
Sur l’originalité, on repassera donc, le scénario semble avoir été écrit entre 2 paninis un midi tant ce dernier paraît éculé tout en étant foutraque. Je m’explique : Lorsque l’on regarde le film, on ne sent quasiment jamais une unité logique : Un début, un milieu, un fin, ce que l’on attend finalement de ce type de blockbuster calibré. Après l’introduction, le film semble véritablement redémarrer une seconde fois lors de l’évasion de prison de notre joyeuse équipe. Un sentiment particulièrement déstabilisant renforcé par le fait qu’il se reproduit à fin, où l’on a l’impression que le film se terminera sur chacune des grosses scènes.
Si l’on s'affranchit de ces choix, L’Agence tous risques assassine en revanche toutes les dernières sorties 2010 estampillées blockbusters. Prince of Persia, Le Choc des Titans, voire même Iron Man 2 qui m’avait laissé un arrière-gout amer sur le plan de l’action passeront pour des films pour enfants face à l’Agence tous risque qui, fort d’un budget confortable, n’avance pas moins que 6 ou 7 scènes d’actions, toutes plus démesurées et improbables les unes que les autres. Il ne faut chercher aucune rationalité dans ce que le réalisateur nous donne à voir, simplement un bon gros délire entre 4 ex-rangers complètements malades. Et finalement, c’est un peu ça l’Agence tous risques, des mecs bien vénères à qui l’on demande de faire le ménage à grands coups d’explosions !

A son annonce, le casting avant de quoi intriguer, mais le respect s’impose naturellement lorsque  l’on découvre la prestation générale. Liam Neeson et Bradley Cooper impressionnent en Hannibal et Futé, Sharlto Copley (District 9) campe un Looping moins « fou » que l’original mais tout aussi étonnant tandis que Jessica Biel s’avérera étonnamment convaincante en agent de la CIA à la poursuivre de the A-Team. Seul, et c’est finalement un triste paradoxe, Quiton « Rampage » Jackson, ex-catcheur ayant la dure tâche de remplacer Mr T n’arrivera pas à la cheville de l’original (d’ailleurs, où sont passées ses tonnes de chaînes en or ?)
L’agence tous risques est un divertissement démuré, rendant un hommage bien mérité à la série d’origine. Les acteurs semblent s’amuser comme des petits fous pendant ces deux heures, une joie indubitablement communicative qui fera passer cette pilule 100% action 0% réflexion comme une lettre à la Poste. C’est sans doute bête à dire, mais je crois avoir envie d’en reprendre une !
2,5 arrondis à 3 étoiles !
Sortie officielle française : 16 juin 2010