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Dans ce livre, John Burnside écrit sur son père. Au lieu de nous raconter des mensonges et de placer son père sur un piédestal, il nous décrit une vérité peu reluisante. Qui serait fier d’avoir un père alcoolique, menteur ? Qui aimerait dire dans ce cas « mon père c’est un type formidable » ?
Un père qui agit en tyran et qui ramène ses soirs de beuverie ses copains à la maison. Une mère dépressive et anémique qui protège comme elle le peut John et sa sœur. Le manque d’argent et d’affection dans les cités minières.
Un père moitié docteur Jekyll et moitié Mr Hyde qui n’a jamais cessé de mentir sur ses origines. Lui, l’enfant abandonné n’a pas voulu donner le bonheur à sa famille. John sera son souffre douleur, l’objet de des humiliations. Comme le dit John, son père pouvait être bien pire et bien plus odieux quand il était sobre.
John en grandissant va toucher à la drogue, à l’alcool et va vouloir un jour commettre l’irréversible : tuer son père. A la mort de sa mère, il décide de quitter une bonne fois pour toute la maison familiale et d’abandonner ce père.
Quel livre ! D’abord il y a cette écriture sobre pour parler de l’alcoolisme. Sans tomber dans le pathos, il nous décrit bien plus qu’une enfance malheureuse et une Ecosse miséreuse. Il s’agit d’un parcours : comment se construire malgré tout et comment s’accrocher à ce que l’on nomme la vie.
Une lecture puissante et fulgurante … Un coup de cœur pour moi.
Merci à l'ami BOB et aux éditions Le Point pour ce livre !