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"Crime et châtiment" au Musée d’Orsay

Publié le 06 juin 2010 par Regardscurieux

Les lecteurs du roman éponyme de Dostoievski, flairent déjà le contenu : l’expostion se penche sur les ressorts d’une fascination troublante et quasi voluptueuse : celle de l’obscur, du crime et de la punition. Née d’après l’idée de Robert Badinter (acteur emblématique de l’abolition de la peine de mort en France en 1981), l’exposition de Jean Clair arpente également les pentes diverses qu’emprunte la réponse publique ou étatique à l’égard du crime.

La période couverte par l’exposition va de la fin de l’Ancien Régime et sa logique juridique 1791 à 1981 qui marque l’abolition ; les objets et les oeuvres exposés sont très nombreux (475 selon le décompte officiel), tant ces interrogations suscitent la curiosité et la prolifération artistique : des débats abolitionnistes dès 1791, l’émergence d’une presse thématique, la récherche d’une réponse scientifique au fait criminel qui conduit à des classifications physiques et sociales et, bien sûr,  la réponse légale au crime.

La contamination des arts visuels par le thème criminel, le fait-divers, constitue une des grandes données des XIXe et XXe siècles. Les peintures exposées en témoignent à foison : de La Justice et la vengeance divine poursuivant le crime de Prud’hon à la Némésis de Vallotton, de L’affaire Fualdès qui fascina Géricault, au Louvel de Delacroix, des pendus de Victor Hugo aux chaises électriques de Warhol.

Crime et châtiment au Musée d’Orsay

Et si les toiles ont créé une sorte de standard visuel et tendent à donner une dimension mythologique aux événements, la réponse de l’Etat est, elle, bien réelle. Plus marquante que toute autre image, la guillotine, la vraie, est là. Jusqu’à présent elle était pour moi une figure redoutable de la Terreur ensevelie dans la mémoire livresque, sa rencontre était à la fois inattendue et très impressionnante. Par ailleurs, j’ai pris conscience, encore une  fois, de sa longévité, car elle a servi jusqu’en 1977.

L’alliage antre le regard des artistes et l’histoire est réussi et, même si vous redoutez la confrontation avec le côté obscur, le message et les enseignements de l’exposition justifient une longue visite.

Pour plus d’information:http://www.musee-orsay.fr/fr/manifestations/expositions/au-musee-dorsay/presentation-generale/article/crime-et-chatiment-23387.html?cHash=4be3ffdf22

Jusqu’au 27 Juin 2010

Musée d’Orsay, Paris


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