Revoici la revue seychelloise !
Ce numéro 3 couvre les mois de novembre et décembre 2009, ainsi que ceux de janvier et février 2010.
La revue a gardé le même format, la même reliure agrafée, mais à présent elle s'est dotée d'une couverture cartonnée qui en améliore sensiblement la présentation.
Tout comme sa consoeur mauricienne POINT-BARRE, elle fonctionne par thèmes, et le thème la livraison 3 n'est autre que...la folie !
Quoi d'étonnant ?
Ainsi que le suggère Fabien LE DIZES dans son éditorial, "grâce à sa volonté de détourner les mots du langage commun pour leur faire dire plus que le sens de leur usage quotidien", la poésie "explore des chemins autres que ceux empruntés par l'esprit rationnel".
En 29 pages, vingt poètes se succèdent ici, dont dix seychellois parmi lesquels on remarque particulièrement Andréa MOUNAC (qui, dans la rubrique "Lumière sur...", nous offre trois poèmes, le premier en anglais, le second en français et le trosième en seychellois, qui en appelle à la "vre konsyans limanite", à savoir la "valer-lanmour", et dont Magie FAURE-VIDOT nous dit : "Andréa believes that a writer's pen should be the tool which helps to echo the voices of the voiceless"), Magie FAURE-VIDOT (pour laquelle "être né" est, en soi, une "folie", mais qui voit également, dans la déraison, une "liberté") et Aline JEAN qui, elle, évoque la folie propre à la passion amoureuse ("Pourtant quand / je deviens folle / je ne vis / que pour toi / tu me hantes / je te vois partout"), cinq français (dont le jeune et très intéressant "poète invité" Cédric LE PENVEN, auteur de courtes proses poétiques à l'univers très personnel, Patrick JOQUEL qui nous distille son humour et son mi-grinçant, mi-plaisant sens de l'absurde, Vincent GRIVEAU-SELLIER qui nous assène carrément "La folie, c'est l'Homme !", Huvan BERI pour qui "Le froid éloigne l'espace / Et nous laisse en nous-mêmes / Sans bornes, quasi fous") et cinq autres auteurs issus d'horizons très variés tels l'Italie (avec Paulo PEZZAGLIA qui s'exprime en anglais), la Belgique (Yves PLAMONT : "Chacun perd / Toujours un peu plus l'illusion qu'il est maître de son destin"), la République Démocratique du Congo (représentée par le jeune poète Harris KASONGO, qui pose la question des questions : "Est-ce le Monde qui a de la folie / ou le Poète qui est fou ?"), l'Inde (avec l'indo-seychellois anglophone VIJAY-KUMAR Padmanabhan) et l'Île Maurice (Patricia LARANCO qui, décrivant un "homme à part", nous fait savoir que "ses pensées l'avaient rendu immatériel").
On le voit, à l'instar de POINT-BARRE, SIPAY est une revue ouverte, accueillante, tournée vers le "Grand Large".
Mais son mérite principal est de nous rendre plus familière la poésie bien trop méconnue de l'archipel seychellois. Une poésie qui présente des caractères très attachants : simple par son style, authentique, soucieuse du sort des gens qui souffrent ; porteuse du "langaz leker".
SIPAY
c/o Magie Vijay-Kumar
BP 596 Victoria
Renseignements :
00 248 51 54 59