N'oubliez pas l'enfant, qui se lève le matin,
Quand vous dormez encore d'un sommeil serein,
Il a les yeux rougis par les brumes du matin,
Qui lui cachent ses cernes, jusqu'au lendemain.
N'oubliez pas l'enfant, qui a les doigts brisés,
A remuer la terre, à tisser des tapis,
Des petits doigts si fins et jamais caressés,
Qu'il est dur de comprendre qu'ils soient déjà jaunis.
N'oubliez pas l'enfant qui ne sait plus rêver,
Qui prie chaque jour pour une poignée de riz
Ses tortionnaires dans une usine l'ont emprisonné
Avec des milliers d'autres petites vies
N'oubliez pas l'enfant, qui ne sait plus pleurer,
Sous le coup du destin, qui l'a pris en otage,
Il ne sait même pas rire, il n'a jamais joué,
Vieillard de huit ans, il a perdu son âge.
N'oubliez pas l'enfant, vous qui les aimez tant,
Observez son regard, l'espace d'un instant,
Et dans ses yeux profonds, vous lirez nettement,
La cruauté de sa vie , qui en fait un battant.
N'oubliez pas l'enfant, qui se lève le matin,
Qui sous d'autres soleils aurait pu s'épanouir,
N'oubliez pas l'enfant, au tragique destin,
Avançant dans sa nuit, qui le voit s'évanouir.
N'oubliez pas l'enfant, n'oubliez pas l'enfant.