” Il n’y a pas un art du laid et du beau, Cela n’existe pas. Il y a seulement le mystère, la magie et l’horrible peut tout aussi bien que exprimer ces choses. C’est en se livrant totalement à l’instinct, sans intervention intellectuelle, que l’on peut exprimer ce qui est en soi, bien en soi, totalement et fortement. ”
Carnets 1973
Puis encore
« J’ai mieux aimé les tableaux que la vie. Ma vie = tableaux. Cela depuis très jeune. Mieux que la musique qui m’est pourtant si chère, le tableau s’impose à moi avec brutalité dans sa totalité et je pressens, je pressens le mystère, ce qui ne peut être dit ni à l’aide de la musique, ni à celle des mots. Immédiate compréhension. Chose émotionnelle. Possession de tout mon être. Je suis en eux et eux en moi. Tableaux. »
Carnets 1973
C’est en parcourant la collection, que ces phrases prennent tout leur sens, plus de 140 tableaux s’offrent à vous, le choix, les coups de cœur de cet ancien voyageur de commerce, qui fut le collaborateur d’ Ernst Beyeler, lui servant d’intermédiaire pour accéder à Picasso entre autres.
Avec De Degas à Picasso, collection Jean Planque qui regroupe 140 œuvres sur les 150 que compte cette collection, l’Espace d’art contemporain Fernet-Branca offre tout à la fois ses vastes et beaux volumes et un panoramique sur une collection qui comprend des tableaux « lourds » (Picasso, Van Gogh, Cézanne, Dubuffet…) mais permet aussi de mesurer combien le regard de Jean Planque (1910-1998) était affûté.
« J’ai mieux aimé les tableaux que la vie », écrit Jean Planque. Une phrase qui pourrait résumer la passion inextinguible d’un grand amateur d’art qui ne craignait pas de se laisser déborder par ses émotions.
« Cette exposition n’est pas faite, dit encore Florian Rodari, - Conservateur de la collection à la Fondation Jean et Suzanne Planque - , de chef-d’œuvre de musées mais bien d’œuvres qui résonnent… » Et qui atteste aussi de l’admirable ferveur d’un amateur d’art qui vivait pour l’amour des tableaux et point pour leur valeur.
De vrais de coups de cœur pour des aquarelles délicates de Cézanne, un minimum de traits et de pigments, juste ce qu’il faut, mais tout est là, la Montage St Victoire.
C’est ainsi que débutent les festivités, qui ne vont aller que crescendo avec Art Basel et le programme alléchant de la “Regio”
pour ne citer que Mulhouse 2010, les musées bâlois, dont la Fondation Beyeler avec l’exposition “Jean Michel Basquiat”, le Crac Alsace etc …