Dany Laferrière est ici cette semaine pour une grande activité littéraire, Livres en folie. Une espèce de grande foire du livre, près de 50 auteurs en signature. Tout ça dans le beau parc du Musée de la Canne-à-Sucre. À la télé locale la veille, on retransmet la conférence de presse qui sert de promotion à l’événement. Dany Laferrière explique l’importance de la dimension ‘sociale’ du livre. Que de l’espace privé de la lecture, se dégage une certaine communauté de lecteurs, un espace social : On a tous discuté de romans avec quelqu’un, comme on a tous passé un roman à quelqu’un. Laferrière explique que dans le contexte, le titre de l’événement Livres en folie est tout à fait approprié : Les haïtiens seraient tellement fous de lecture, qu’ils sont fous de faire un festival littérature dans ce contexte post bagay la. Le site enchanteur et la foule pas trop intense du début de la journée nous a permis de jouir de l’espace et de ce que les auteurs haïtiens nous offrent. Si on parle beaucoup d’Haïti en Haïti (c’est le principal sujet de conversation, sauf pour le prochain mois de Mondial), les auteurs écrivent beaucoup sur leur pays. Déjà plusieurs livres sur bagay la ont été publiés, dont des livres sur la dimension religieuse de l’événement. J’ai même vu une publication (plus de 200 pages) qui propose une analyse juridico-politique de la loi du 15 avril 2010 (on est le 3 juin !!), celle qui prolonge les mesures d’urgence pour 18 prochains mois. Le peuple qui discourt le plus et le mieux sur la planète, est aussi celui qui écrit le plus. J’aurais bien voulu acheter ce bouquin, mais disons que la logique de ‘libre-service’ en Ayiti ne s’étant pas encore installée de manière durable, l’expérience de consommer est plutôt pénible. J’ai déjà écrit un texte sur l’expérience du ‘consommateur’ dans le monde du service à la clientèle haïtien, (http://jeanfrancoislabadie.blogspot.com/2009_05_01_archive.html), les commentaires avaient été assez positifs. Mem bagay à Livres en folie. Pas question de se rendre au kiosque, de prendre un livre et de passer à la caisse. Non monsieur, on fait dans le sérieux ici, l’organisation, c’est notre affaire. Attachez bien votre tuque, on part !! Des étagères proposent les centaines de livres, tous en exemplaire unique avec un petit numéro d’accolé à la couverture. Tu prends en note le numéro du livre qui t’intéresse et tu complètes un formulaire : numéro, auteur, titre, quantité, prix unitaire et total. Un formulaire par maison d’éditions s’il-vous-plaît, il ne faudrait pas foutre le bordel dans l’affaire. On complète nos quatre formulaires et on fait le calcul. Là, il faut faire une première queue pour aller au kiosque de la Unibank afin d’acheter des coupons qui te permettront d’acheter des livres. De l’argent de ‘Monopoly’ pour la journée. Unibank t’offre 40%, tu paies 600 gourdes pour acheter 1000 gourdes de livre. Un bon 15 minutes sous 35 degré Celsius, le soleil a le temps de se faire une place dans ma calvitie naissante. Je n’ai pas pris mon chapeau, c’est de ma faute ! Coupons en mains, on se sépare la job. Une fois rendue au kiosque de la maison d’édition, tu refais une deuxième queue pour commander et payer ton livre, avec l’argent de Monopoly qu’on t’a donné au bout de la première queue. Ici encore un bon 15 minutes à attendre. Pas question que la caissière te donne le livre que tu viens de payer, ce serait trop facile ! Sa job est de prendre et remettre de l’argent, pas de distribuer un livre. Chacun son métier. Tu repars donc refaire le pied de grue dans une troisième file pour récupérer ton livre. À deux, on fait la boucle quatre fois, jusqu’à ce que à un des kiosques, on m’explique qu’il y avait rupture de stock pour le livre que je venais (près de 30 minutes plus tôt !) de payer. Vous imaginez la suite, il fallait que je refasse la queue pour me faire rembourser, la personne qui distribue les livres ne gère pas l’argent de Monopoly, chacun son métier… En plus de perdre la tête, j’ai perdu 530 gourdes.
Dany Laferrière est ici cette semaine pour une grande activité littéraire, Livres en folie. Une espèce de grande foire du livre, près de 50 auteurs en signature. Tout ça dans le beau parc du Musée de la Canne-à-Sucre. À la télé locale la veille, on retransmet la conférence de presse qui sert de promotion à l’événement. Dany Laferrière explique l’importance de la dimension ‘sociale’ du livre. Que de l’espace privé de la lecture, se dégage une certaine communauté de lecteurs, un espace social : On a tous discuté de romans avec quelqu’un, comme on a tous passé un roman à quelqu’un. Laferrière explique que dans le contexte, le titre de l’événement Livres en folie est tout à fait approprié : Les haïtiens seraient tellement fous de lecture, qu’ils sont fous de faire un festival littérature dans ce contexte post bagay la. Le site enchanteur et la foule pas trop intense du début de la journée nous a permis de jouir de l’espace et de ce que les auteurs haïtiens nous offrent. Si on parle beaucoup d’Haïti en Haïti (c’est le principal sujet de conversation, sauf pour le prochain mois de Mondial), les auteurs écrivent beaucoup sur leur pays. Déjà plusieurs livres sur bagay la ont été publiés, dont des livres sur la dimension religieuse de l’événement. J’ai même vu une publication (plus de 200 pages) qui propose une analyse juridico-politique de la loi du 15 avril 2010 (on est le 3 juin !!), celle qui prolonge les mesures d’urgence pour 18 prochains mois. Le peuple qui discourt le plus et le mieux sur la planète, est aussi celui qui écrit le plus. J’aurais bien voulu acheter ce bouquin, mais disons que la logique de ‘libre-service’ en Ayiti ne s’étant pas encore installée de manière durable, l’expérience de consommer est plutôt pénible. J’ai déjà écrit un texte sur l’expérience du ‘consommateur’ dans le monde du service à la clientèle haïtien, (http://jeanfrancoislabadie.blogspot.com/2009_05_01_archive.html), les commentaires avaient été assez positifs. Mem bagay à Livres en folie. Pas question de se rendre au kiosque, de prendre un livre et de passer à la caisse. Non monsieur, on fait dans le sérieux ici, l’organisation, c’est notre affaire. Attachez bien votre tuque, on part !! Des étagères proposent les centaines de livres, tous en exemplaire unique avec un petit numéro d’accolé à la couverture. Tu prends en note le numéro du livre qui t’intéresse et tu complètes un formulaire : numéro, auteur, titre, quantité, prix unitaire et total. Un formulaire par maison d’éditions s’il-vous-plaît, il ne faudrait pas foutre le bordel dans l’affaire. On complète nos quatre formulaires et on fait le calcul. Là, il faut faire une première queue pour aller au kiosque de la Unibank afin d’acheter des coupons qui te permettront d’acheter des livres. De l’argent de ‘Monopoly’ pour la journée. Unibank t’offre 40%, tu paies 600 gourdes pour acheter 1000 gourdes de livre. Un bon 15 minutes sous 35 degré Celsius, le soleil a le temps de se faire une place dans ma calvitie naissante. Je n’ai pas pris mon chapeau, c’est de ma faute ! Coupons en mains, on se sépare la job. Une fois rendue au kiosque de la maison d’édition, tu refais une deuxième queue pour commander et payer ton livre, avec l’argent de Monopoly qu’on t’a donné au bout de la première queue. Ici encore un bon 15 minutes à attendre. Pas question que la caissière te donne le livre que tu viens de payer, ce serait trop facile ! Sa job est de prendre et remettre de l’argent, pas de distribuer un livre. Chacun son métier. Tu repars donc refaire le pied de grue dans une troisième file pour récupérer ton livre. À deux, on fait la boucle quatre fois, jusqu’à ce que à un des kiosques, on m’explique qu’il y avait rupture de stock pour le livre que je venais (près de 30 minutes plus tôt !) de payer. Vous imaginez la suite, il fallait que je refasse la queue pour me faire rembourser, la personne qui distribue les livres ne gère pas l’argent de Monopoly, chacun son métier… En plus de perdre la tête, j’ai perdu 530 gourdes.