Ces derniers jours, finir Red Dead Redemption à 100% était ma seule préoccupation, ma raison de vivre.
Et je n’ai pas chômé ! Je n’ai pas décroché du jeu depuis l’ouverture du colis. A peine moins de 40 heures (en 4 jours ) m’ont été nécessaires pour y parvenir. (et ce sans cheat, n’est-ce pas Mick ?) Cela peut paraître complètement idiot pour certains, dérisoire pour d’autres, mais tout visiter, tout voir, tout ramasser… bref, tout finir est obsessionnel chez moi. Et c’est toujours la même chose avec ce type de jeux. Les 100% en poche, ma vie sociale va enfin pouvoir reprendre son cours normal. A moins que…
Red Dead Redemption vous transporte en 1910 en plein Far West, là où les problèmes se règlent à grands coups de Colt et de Winchester. Vous y incarnez John Marston, un mystérieux cowboy repenti qui a pour mission de liquider ses anciens compères avec lesquels il menait autrefois la mauvaise vie. Pourquoi ? Pour qui ? Difficile de rentrer dans les détails sans risquer de dévoiler un scénario tellement plaisant à découvrir.
Bien qu’il n’y ait rien de très novateur dans les ficelles scénaristiques chères à Rockstar, Red Dead Redemption excelle une fois de plus dans le domaine de la narration. Les personnages sont à la fois charismatiques et complexes, les rebondissements sont nombreux. Le fil de l’histoire se déroule sans que vous ayez conscience des heures qui passent. La sauce Rockstar agrémente merveilleusement le Western Spaghetti. La carte est gigantesque et fourmille de détails. Les quêtes secondaires et les minis-jeux participent également à l’immersion et à l’incroyable sensation de liberté qui se dégage du titre. On découvre qu’il y a étonnamment plus de vie dans un désert que l’on aurait bien pu l’imaginer. Cavaler dans les grandes plaines, arpenter le désert ou la pampa, jamais le terme « bac à sable » pour désigner un jeu n’aura jamais été aussi à propos.
Graphiquement, Red Dead Redemption ne s’imposera pas comme le jeu de l’année mais le rendu est tout à fait honnête. RAGE (Rockstar Advanced Game Engine), le moteur graphique maison, montre enfin ce qu’il a dans le ventre. Sensiblement identique à celui de GTA IV, il ne faut cependant pas s’attendre à des miracles. Prenez un peu de clipping, une pincée d’aliasing et de scintillement, ajoutez-y quelques chutes de framerate et vous obtiendrez un rendu global proche de celui de GTA.
Mais adapté aux décors plus dépouillés de l’univers du western, RAGE s’en tire beaucoup mieux malgré ses limites. Les faiblesses graphiques du jeu sont très vite pardonnées face à l’immensité et à la richesse de l’univers à découvrir. Insister sur les défauts du moteur graphique se résumerait à faire du chipotage car parcourir ce monde ouvert sans voir apparaître une seule fois le moindre message ou icône de chargement est très appréciable. Vous n’aurez finalement à attendre que pour les cinématiques, les sauvegardes automatiques et les trajets écourtés.
Le jeu est très facile et le gameplay assez intuitif. La prise en main est immédiate pour peu que l’on ait déjà joué à GTA. C’est d’ailleurs ce qui gâche souvent le plaisir. Je reproche à cette jouabilité de comporter beaucoup trop d’illogismes (comme s’accroupir avec L3, non mais j’vous jure), et souvent l’on souffre de manipulations trop fastidieuses à réaliser pour exécuter de simples gestes. En mode fouillage, le cheval est assez insupportable à diriger à cause de nombreux bugs de collision. En revanche, l’ajout d’un bullet-time baptisé “Dead Eye” est une très bonne innovation. En figeant le temps, vous dirigerez un viseur qui vous permettra d’abattre plusieurs cibles avec le même chargeur. Vous aurez ainsi la sensation plaisante d’être un pistolero émérite, la terreur de l’ouest américain.
Même si les développeurs ont toujours cette fâcheuse tendance à nous faire traverser et retraverser la carte (ce qui peut pousser à abuser du système de voyage express), on ne se lasse pas des grandes chevauchées que nous offre Red Dead Redemption. Le gain d’expérience engendré par ces virées champêtres est suffisamment attractif pour que vous vous plaisiez à passer des heures à chasser le castor ou je ne sais quel animal pour le compte de l’illuminé de service. Courir après des lapins, charcuter des loups ou des ours avec votre couteau, être le sauveur ou le bourreau d’une scénette impromptue… Vous ne vous ennuierez jamais dans vos séances de baroudage.
Le tout est appuyé par une bande son très subtile. Pas de grands hits ni de country ringarde, juste une musique d’ambiance sobre et efficace. Rythmée dans les fusillades, la bo du jeu sait se faire calme et discrète dans les phases d’exploration. Le dosage est bon entre la musique et les voix qui collent parfaitement aux situations (vo sous-titrée).
Le système de trophées est lui aussi bien pensé. Il récompense naturellement la progression et certains scores, mais il est aussi rempli d’humour et de clins d’œil en tous genres. Une chose est sûre : je veux bien prendre l’apéritif avec le responsable de cette traduction très inspirée. Je vous laisse apprécier un florilège de trophées en cliquant sur le lien ci-dessous.
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Une récente mise à jour a fait apparaître de nouveaux trophées. Ils concernent un futur mode coopération annoncé comme gratuit. Régulièrement, il y aura aussi de nouveaux défis à relever via le Social Club (le site communautaire de Rockstar). Rockstar soigne donc sa dernière mouture et les joueurs sont choyés. C’est là que se dévoile le talent perfide de l’éditeur, qui connaît très bien la recette de l’addiction si chère aux gamers. Leurs jeux sont une vraie drogue à laquelle on devient accro à la première prise. Plus ou moins violent, un tantinet décadent, Red Dead Redemption n’échappe pas à cette règle immuable qui fait le succès des jeux estampillés Rockstar.
Pour conclure, je dirais que si l’on doit comparer Red Dead Redemption à GTA, alors le cowboy l’emporte sur le bad boy urbain. Les jeux se ressemblent, c’est indéniable. Le gameplay est le même à quelques subtilités près, les options (GPS, visée, stats…) sont identiques. Mais Rockstar San Diego frappe un grand coup qui assomme littéralement GTA. Le rendu graphique, la singularité de l’univers et le souffle nouveau qu’apporte Red Dead Redemption en font la nouvelle perle du genre.
Scénario
Graphisme
Bande Son
Gameplay
Durée de vie
Note globale
Je termine ce test par cette bande annonce qui vient juste de sortir. Elle concerne un court métrage qui sera disponible le 8 juin, il est réalisé avec des captures de Red Dead Redemption.
La vidéo peut également faire office de bonne bande annonce pour le jeu.
+ d’infos sur le Rockstar Games Social Club.