Le préfet Girod de l'Anglade a été débarqué par Brice Hortefeux, ministre de l'Intérieur, après qu'il a tenu des propos « racistes » lors d'un contrôle dans un aéroport. Qui vient d'être condamné pour injure à caractère racial ? Brice Hortefeux lui-même suite à sa « blague » sur les Auvergnats plus bronzés que bronzés. « Quand il y en a un ça va, c'est quand ils sont plusieurs que ça pose des problèmes ». Il avait prononcé cette phrase alors qu'il était filmé et enregistré et s'adressait à un militant UMP d'origine maghrébine. Le tribunal, dans ses attendus, a assuré que M. Hortefeux ne le savait pas. Le caractère public de sa petite phrase raciste a donc été rejeté par les juges.
Il n'empêche que le sieur Hortefeux avait, au sujet du préfet Girod de l'Anglade, assuré qu'aucun cadre ou employé de la fonction publique ne serait épargné s'il prononçait un propos condamnable par notre droit et notre jurisprudence. C'est la raison pour laquelle les socialistes demandent (vainement) la démission du ministre de l'Intérieur, ex-ministre de l'Immigration et de l'Identité nationale.
Démissionner n'est pas donné à tout le monde. Il faut s'appeler De Gaulle, Mendès France ou Chevènement voire Savary. Il faut être un homme d'Etat, pas un copain du président placé là où il est pour servir d'autres intérêts que l'intérêt général. La condamnation d'Hortefeux à une peine d'amende de 750 euros et à des dommages et intérêts à verser au MRAP à hauteur de 2000 euros est d'ores et déjà frappée d'appel. Cette condamnation n'est donc pas définitive. Mais comme il pressent une confirmation en appel, Brice Hortefeux a annoncé qu'il irait en Cassation. Ces manœuvres dilatoires ne trompent personne. Elles lui servent seulement à gagner du temps. Quand il ira en cassation, il ne sera plus ministre depuis longtemps !