Non, il suffit de regarder la purge des effectifs. Depuis deux ans, 2213 emplois ont été supprimés, avant 3509 destructions d'emplois en 2010-2011. Aujourd'hui, les effectifs de la gendarmerie
sont au niveau de ceux de 2002, en 2013, ils seront au niveau de ceux du milieu des années 1990 : un rythme de destruction d'emplois supérieur à ce qu'impose la règle du non-remplacement d'un
fonctionnaire sur deux...
Non, il suffit de regarder le budget de fonctionnement et d'investissement. Là où 500 millions d'euros supplémentaires seraient nécessaires sur 3 ans, Bercy exige une économie de 100 millions
d'euros et le « remboursement » des mesures du plan de relance! Avant même son vote les effets de rattrapage envisagés avec la loi de programmation pour la performance de la sécurité intérieure
(LOPPSI 2) sont annulés : l'ambition d'un saut technologique est oublié et les investissement lourds notamment dans l'immobilier reportés sine die.
Au vu de l'état de démoralisation avancée dans les casernes, il est à douter que ce déplacement change le ressentiment des gendarmes à l'égard du Chef de l'Etat. Depuis la loi de rattachement au
ministère de l'intérieur, dont le Chef de l'Etat a rappelé comme pour s'en convaincre qu'il était « un choix assumé, défendu et sans retour », le désarroi des gendarmes est de plus en plus
perceptible.
Jean-Jacques Urvoas, Secrétaire national du PS en charge de la sécurité