La biodiversité est une alliée de notre santé et une bonne partie de nos "potions médicamenteuses" repose depuis la nuit des temps sur le potentiel thérapeutique des plantes.
Remède de "grand-mère" nous dira-t-on lorsque on nous invite de prendre une infusion de telle ou telle plante pour remédier à nos petits maux. C'est vrai qu'à l'heure où la chimie a envahi le secteur du médicament (surtout depuis les années 70), on oublie que de nombreuses recherches sur les molécules d'origine naturelle se multiplient afin de découvrir de nouveaux médicaments, notamment de nouvelles générations d'antibiotiques pour lutter contre les bactéries devenues résistantes.
Aujourd'hui, entre 40% et 70% de nos médicaments sont issus de substances naturelles ou synthétisés à partir de produits naturels (source CNRS). A titre d'exemple nous pouvons citer la morphine (dérivée du pavot), la pénicilline (extraite du Penicillium), l'aspirine (qui a pour origine le saule blanc)…
Les plantes nous donnent également de très nombreux principes actifs pour lutter contre divers types de cancers comme la pervenche de Madagascar, le camtotheca acuminator (un arbre chinois) et l'If d'Europe.
Aujourd'hui, alors que nous assistons à une extinction massive et accélérée des espèces, l'homme doit reconnaitre que ses connaissances sur la biodiversité qui forme la richesse de notre biotope et qui permet l'équilibre d'un système complexe, sont très limités.
Et encore, malgré nos faibles connaissances sur cette biodiversité, seulement 2% des plantes connues ont été évaluées sous l'angle thérapeutique, sans tenir compte des pistes thérapeutiques que représentent les micro-organismes et les espèces marines qui ont permis récemment de mettre au point des thérapies antirétrovirales pour le traitement du sida (l'AZT dérivé synthétique qui provient de molécules sécrétées par une éponge des coraux des carra¨ibis).
Comme on le voit, la biodiversité est capitale pour l'homme par tous les services qu'elle lui donne naturellement. Alors protéger la biodiversité, ce n'est pas uniquement préserver la nature pour sa beauté, c'est aussi construire l'avenir des espèces dans lesquels il y a l'homme.
Dominique Lemoine