1-0. L’équipe de Chine de football a battu vendredi soir la France lors d’une rencontre organisée à la Réunion. Une date qui n’a rien d’anodin puisqu’elle correspond au 21 ème anniversaire, jour pour jour, des événements de la place Tian’anmen . Le 4 juin 1989 en effet, le régime communiste mettait fin dans le sang à l’aspiration d’étudiants qui souhaitaient une libéralisation du régime.
Le score a lui tout seul résume bien la situation. Sans aller a demander a des footballeurs que même des primes indécentes n’arrivent pas à motiver d’être autre chose que des sportifs, on peut néanmoins être dubitatif à l’égard d’une amnésie collective de la patrie des droits de l’Homme.
Pas une ligne, ou si petite, pour rappeler que cent vingt-huit membres du groupe des mères de Tian’anmen ont, de nouveau, appelé hier la Chine à mettre fin au silence entourant les événements de la place Tian’anmen. Dans une lettre ouverte, les familles des victimes dénoncent le mutisme persistant des autorités sur les raisons du recours à l’armée, dans la nuit du 3 au 4 juin 1989, pour mettre fin au mouvement.
Alors que la France se désespère de son équipe nationale, Pékin Soir a qualifié l’événement sportif de “moment merveilleux”, d’autres médias de journée “historique”…
L’Empire Céleste n’échappe pas aux dérives du ballon rond. Le football chinois existe est notamment rongé par le cancer de la corruption . La révolution chinoise ne viendra donc pas des footballeurs mais peut être des ouvriers lassés de constituer une main d’oeuvre docile et pas chère qui a permis le décollage économique du pays. L’éclosion de revendications salariales atteste que quelque chose est bien en train de se passer. Deux décennies plus tard, les graines de Tian anmen ont, en dehors des pelouses, encore le pouvoir de germer.
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