Germain et Marguritte…
Sous le regard affectueux de Jean BECKER
Et la complicité de Marie-Sabine ROGER.
Si l’on décide d’aller vois ce film ce n’est sans doute pas sans quelques bonnes raisons.
- On adore la plupart des livres de Marie Sabine ROGER, qu’ils s’adressent aux enfants aux adolescents ou aux adultes.
- On voudrait bien revoir Gérard DEPARDIEU,
- Voir comment Jean BECKER s’en sort une fois de plus
- Admirer Madame Gisèle CASADESSUS, au regard si tendre et inspiré.
- Ecouter la musique de Laurent VOULZY
- Déguster les dialogues de Jean-Loup DABADIE.
Alors on décide d’y aller et la première certitude arrive comme un premier coup de massue… La salle est pleine de gens d’un certain âge venu à la quête de je ne sais quoi. Sans doute pour les mêmes raisons que moi.
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Parce que le livre de Marie Sabine ROGER a fait plaisir ou ému… on se souvient même de la première phrase : « J’ai décidé d’adopter Marguerite. Elle va bientôt fêter ses quatre-vingt-six ans, il valait mieux pas trop attendre ».
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Pour voir commentla Mammouth Gérard DEPARDIEU se transforme en simple benêt,
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Se laisser emporter pas le scénario de Jean BECKER
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Goûter au charme de Madame Gisèle CASADESSUS, dans ce beau rôle de Margueritte (avec deux t et un sourire).
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Voyager loin, loin, loin avec la musique de Laurent VOULZY
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Essayer de retenir quelques bribes des dialogues de Jean-Loup DABADIE.
Alors comme on n’a pas la maîtrise du temps ni du son on subit les outrages d’une musique débile avant le film… et on tend l’oreille aux propos des uns et des autres… On se croirait dans le bain de Sainte-Anne à écouter les uns et les autres parler de leur vie, de la vie à quelques nuances prêts.
Et le film commence et l’on retrouve avec plaisir
- La trame et de beaux passages du livre de Marie Sabine Roger, un parmi tant d’autres distillé depuis 1989, sous forme d’albums, de nouvelles ou de romans.
- L’énorme Gérard DEPARDIEU métamorphosé en Germain CHAZES, le benêt du village.
- Jean BECKER le même que dans mes souvenirs
- Madame Gisèle CASADESSUS, aussi délicieuse et émouvante que possible
- La guitare de Laurent VOULZY qui nous emmène pas loin des plus beaux succès du bonhomme.
- Et les dialogues hilarants finement ciselés par Jean-Loup DABADIE.
- Et de comprendre qu’il s’agit d’un film d’une équipe d’amoureux de la vie toute simple des plus humbles d’entre nous.
Un seul reproche à ce film : les clichés de l’enfance martyrisée de Germain CHAZES
- Avec un instituteur idiot pour ne pas dire C…
- et une maman trop dure pour être vraie.
Oublions ces moments pendant lesquels j’avoue avoir fermé les yeux devant l’outrance de ces images.
Mais j’ai jubilé par contre devant
- le défrichage du cerveau de Germain, cherchant et trouvant d’autres mots pour répondre à ceux si judicieusement choisis par Margueritte (avec 2 t et un cœur).
- La plongée de ces deux complices dans le monde des mots.
- Le jeu amoureux de ce couple étrange que forment le même Germain et Annette. Et ces scènes sont la très juste traduction en images des mots de Madame ROGER : Faire l’amour, voilà bien un truc de gonzesse que j’aurais pas cru pouvoir dire. Comme quoi, il ne faut pas dire fontaine, je ne boirai pas de tonneau… Ou bien l’avoir au dépourvu, devant les yeux, à n’importe quelle heure, avec ses cheveux mouillés de sueur sur la tempe, cette habitude de mordiller ses lèvres quand elle a du plaisir, les petits cris qu’elle pousse, tout ça. Penser à elle en dehors de l’action et puis me dire qu’elle est belle. Le plus bizarre, c’est quand j’ai arrêté de me lever tout de suite après qu’on a baisé. Quand je me suis mis à rester allongé, bien tranquille, sa tête au creux de mon épaule, sans avoir envie de me barrer ou bien de la virer du lit. Là, j’ai compris que je roulais sur du mauvais coton. Je me suis dit qu’il valait mieux rester prudent. Pas trop lui faire ressortir que je me sentais bien, avec elle. Pas trop me découvrir du côté du point faible, quoi.
- Les séances du bistrot du village transcendé par les dialogues hilarants et les gestes élégants des uns et des autres… et les mots de Margueritte (avec deux t et un regard) s’y imposent fort à propos en donnant à ces échanges un tour inattendu.
- Le jeu des pigeons ! Merci aux Colombophiles.
- Le choix des textes de quelques grands auteurs français et Margueritte (avec deux t du génie) nous emmène avec Germain dans le monde étonnant des mots et des livres.
J’ose deux mots pour qualifier ma soirée : émouvant et agréable… et je m’associe au commentaire d’une lectrice du livre éponyme : « Ce livre, en fait ce film, m’a émue et à la fois fait rire ! Je l’ai adoré ! Merci à tous pour ce grand plaisir !