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Chat sauvage en chute libre

Publié le 04 juin 2010 par Lorraine De Chezlo
CHAT SAUVAGE EN CHUTE LIBREde Mudrooroo
Roman - 150 pagesEditions de l'asphalte - avril 2010
Un homme va sortir de prison. Il angoisse à l'idée de quitter cet environnement protecteur. Car à l'extérieur, il y a ses mauvaises fréquentations, ses tentations de violence, d'alcool et de vol... Finalement, il fait la connaissance d'un groupe de lycéens. Ca le change, il faut qu'il paraisse cultivé, alors les rares livres qu'il a lu en prison lui seront de grand secours. Dehors il y a la solitude. Dehors il y a l'emprisonnement, car nous sommes dans l'Australie des années 1960, et cet homme est un métis aborigène déraciné, incompris, discriminé, qui peinera à trouver la voie de la rédemption.
Chat sauvage en chute libre est d'abord remarquable car, même s'il n'est traduit en français seulement maintenant, c'est le premier roman aborigène qui marque la littérature.Loin de l'histoire à l'eau de rose, le style de Mudrooroo (métis aborigène) est cinglant, sans concession. Sans illusion non plus pour son personnage qui comporte sûrement beaucoup de lui-même...
Extrait :"Enfin dehors, mais que faire ? Il faut bouger, sous peine de se faire arrêter pour vagabondage. Ils ont de la chance, les autres, qui se sont évanouis dans les rues vers la ville basse, vers un foyer, une connaissance. Mais comment revient-on de prison vers une épouse, des enfants ? Doit-on faire semblant d'être joyeux ? "Salut, c'est moi ? Comment allez-vous tous ?" Les mots se heurtent au silence... La femme reste muette. On ne peut jamais évoquer la taule."
Le roman est divisé en 14 chapitres et 3 parties : I. Liberté retrouvée, II. Dehors, et III. Retour à la case départ. Mais pour autant la messe n'est pas dite. Le personnage va faire un parcours important dans sa perception des autres, dans l'acceptation de soi. Il fera des rencontres nouvelles, salvatrices aussi, des Blancs malgré la barrière sociale, un aborigène du bush comme une apparition initiatique. Une errance sur fond de jazz convaincante, et qui fait écho à Le premier qui pleure a perdu, de Sherman Alexie, un indien Spokane d'Amérique du Nord. _________[merci à Blog-O-Book !] L'avis d'Eireann - Littératures d'Irlande....L'avis de la Livrophile - Conduite en état livresque

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