Ce matin vers 8h je marchais dans la rue et j’observais les gens autour de moi, c’est incroyable ce que les gens parlent en gardant le silence. Leur silhouette, leur façon de s’habiller, leur visage fermé, une quantité de détails qui fournit nombres d’indications sur les personnes que nous croisons.
Donc, dans mon quartier, vers 8h du matin, les hommes partent au travail et les femmes amènent les enfants à l’école, car je croise d’avantage la gent féminine à cette heure. Ce matin, j’ai eu tout le loisir d’observer des beautés fanées, car on pouvait voir qu’elles avaient été belles, et même très belles dans leur prime jeunesse, vingt ans plus tôt, alors m’est venue une réflexion :
Pourquoi les femmes sont-elles belles ?
Pourquoi sont-elles séduisantes, attirantes, si ce n’est pour attraper dans leur filet de beaux males reproducteurs, qui leur feront une belle progéniture.
Nous avons cette tendance à oublier que nous sommes avant tout des animaux, certes, mais doué de raison et pourtant nous restons ce que nous sommes, des bêtes dans certains domaines de la vie quotidienne et privée.
En observant les gens, on prend conscience de la fermeture d’esprit de certains, de leurs traumatismes, de leurs peurs, de leurs craintes, de leurs bonheurs, de leurs joies et de leur tristesses chaque geste, chaque mouvement, chaque regard est un appel à communiquer, le corps a un langage, c’est une expression codée dont l’on doit s’affranchir pour apprendre à communiquer avec son prochain. Bien sûr, il s’agit là d’empirisme, oui, et alors ? Est-ce parce que ce n’est pas scientifique que c’est forcément faux ?
Un jour, je demandais à un ami homosexuel qui me parlait de ses aventures érotiques comment faisait-il pour se reconnaître sur l’instant avec un autre homosexuel :
- - Tout est dans le regard me répondit-il.
- - Et dans ce regard, tu sais immédiatement que vous allez passer à l’acte ?
- Oui.
Nous avions fait un voyage en Grèce ensemble avec la faculté, et il s’était tapé un officier moustachu dans les toilettes du bateau entre l’Italie et l’Albanie.
- Mais comment as-tu su, comment avez fait sans vous connaître pour partager une telle intimité aussi rapidement.
- - C’est comme ça chez nous, on n’a pas le temps de faire les présentations que déjà on baise.
- - Ça ne marche pas comme ça avec les femmes, lui répondis-je.
- - C’est que tu ne les connais pas.
- - Peut-être ne connais-je pas celles que tu connais.
- - Tu sais, ça dépend, il y en a qui n’ont besoin que de sexe, d’autres d’amour, donc avec celles-là, c’est plus long.
- - Qu’est-ce qui est plus long ?
- - Ah ! Très drôle.
Personnellement, je n’ai jamais rencontré de femmes qui couchaient au premier regard, peut-être les rencontre-t-on dans certains lieux, peut-être ne suis-je pas disponible comme lui l’était en ces temps-là, mais il confirma que le langage du corps est une expression qui permet à certains individus de dépasser leur peur pour exprimer pleinement leur libido.
J’avais un autre ami qui sautait sur tout ce qui bougeait et qui, incapable de prendre son plaisir passait son temps à en donner au point qu’il se plaignait de ne rencontrer que des femmes fontaines :
- - Mais de quoi te plains-tu, tu parviens à offrir à tes conquêtes féminines le summum de la jouissance… lui disais-je.
- - Oui, mais c’est crade…
- - Tu dis n’importe quoi et si tu le prends comme ça, tu n’as rien compris.
- - Si mais tu comprends, j’aimerais bien qu’elles grimpent au rideau, mais proprement.
- - Oui, t’es du genre à vouloir faire jouir des muettes, en silence !
- - Oui, enfin, non, mais tu comprends.
- - Je comprends, mais je ne suis pas d’accord avec toi. D’autant que tu agis comme un nynpho-maniaque, tu baises, tu baises, tu baises, et jamais tu n’éprouves personnellement du plaisir, tu restes toujours sur ta fin et tu te plains de ne jamais rencontrer l’amour ? Donne-toi complètement, ensuite viendra l’amour.
- - Mais elles sont toutes amoureuses de moi, après…
- - Elles sont amoureuses du plaisir que tu leur donnes, tu es une machine à donner du plaisir, rien de plus puisque toi-même, tu te prends comme tel.
- - J’aimerais qu’on m’aime.
- - Mais pour aimer il faut savoir donner, se donner et ça tu ne sais pas le faire. La preuve, la dernière fois que tu as donné, tu l’as fait avec une femme homosexuelle qui t’a chassée de sa vie au point de te rendre malade. Tu n’es capable d’aimer que les êtres qui te sont inaccessibles, des femmes plutôt fragiles et délaissées. En clair, tu es un grand malade qui profite de la faiblesse des femmes pour les tenir entre tes doigts, cela te permet d’exister et de croire que tu es supérieurement indispensable. En clair, soit tu es un grand malade, soit tu es un salopard, je préfère la première option même si je sais que la seconde est mieux appropriée te concernant.
Lui, il ne cherchait pas à comprendre le langage corporel, il voyait une femme, il devait la posséder, et pour la posséder, il devait la baiser, ce qui n’était pas difficile dans la région dans laquelle il vivait, où 90% des hommes étaient des poivrots qui délaissaient leur femme pour les matchs de foot, de rugby, les parties de tarot entre copains et je ne sais quelle autre occupation quotidienne pour fuir une vie de couple devenue lassante.
Ah ! Voilà jusqu’où peut nous mener une réflexion sur le langage du corps…
Nous vivons une époque formidable.