La plupart des parents actuels, en nos contrées du moins, s’inquiètent parfois, régulièrement ou souvent des effets pervers que pourraient avoir les jeux vidéo sur leurs enfants. Il est évident qu’un accès illimité aux jeux mène à l’addiction et à des comportements dommageables pour l’enfant (ou l’adulte, aujourd’hui le jeu vidéo et transgénérationnel). Bien, mais existe t-il un aspect psychologique positif de cette occupation?
Une étude menée par Jane Gackenbach, psychologue à l’Université MacEwan au Canada et parue dans Live Science, s’intéresse aux jeux vidéo depuis 20 ans et mène une recherche quasi continue sur ce sujet. Une première découverte fut un intéressant parallèle entre les « rêveurs conscients » (lucid dreamers) et les joueurs: les deux ont une capacité de contrôle de l’espace (spatial skills) et sont moins sujets aux sensations de déséquilibre nauséeux en déplacement (motion sickness). Les deux groupes présentent également un niveau plus élevé que la normale de focus et de concentration.
Les joueurs s’avèrent plus capables que les non joueurs d’avoir des rêves conscients, des rêves en posture d’observateur, et de contrôler leur propre avatar au sein de leurs rêves, un peu comme dans un jeu.
Jane Gackenbach s’intéressa ensuite à la relation entre joueurs et cauchemars, se basant sur la théorie de la simulation de menace du Finlandais Antti Revonsuo qui suggère que les cauchemars servent à simuler des situations de menace réelles dans un milieu sécurisé (le rêve), permettant à l’organisme de « s’entrainer » à bien mieux se protéger. Il s’avère que les joueurs ont tendance à ne pas s’enfuir pour échapper à la menace cauchemardesque, mais à faire face et à se battre. Ils sont plus agressifs que les non-joueurs. Remarque intéressante: les joueurs font moins de rêves violents que les non-joueurs, mais par contre quand il y a violence elle est extrême.
Ces découvertes cherchent maintenant une application dans le cadre des problèmes liés au traumatisme du combat ou de la violence en général (post-traumatic stress disorder) très courant par exemple chez les anciens soldats du Vietnam ou d’Irak. Un symptôme de ce trouble étant le cauchemar, l’idée est d’utilier les jeux vidéo pour aider les patients à apprendre à contrôler ce type de rêve.
Bien sur ceci ne change rien à la question globale de comment gérer les jeux vidéo au sein de nos espaces familiaux en général, mais apporte néanmoins une intéressante lumière sur la chose. Il ne me reste plus qu’à mener l’enquête sur mon propre fiston…
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