Journée internationale des personnes âgées

Publié le 04 juin 2010 par Raymondviger

Dignité et respect des personnes âgées

Dans les années 60, on se penche sur le cas des enfants maltraités. Les années 70 laissent davantage de place aux femmes. Les années 80, quant à elles, nous apportent le respect des minorités visibles. Le 14 décembre 1990, l’Assemblée générale de l’Organisation des Nations Unies proclame le 1er octobre, Journée internationale des personnes âgées.

Mario St-Pierre   Dossier  Famille

«De toutes les sciences que l’homme peut et doit savoir, la principale, c’est la science de vivre de manière à faire le moins de mal et le plus de bien possible» (Tolstoï, Lettre à Romain Rolland, 1887).

Pourquoi une Journée internationale pour les personnes âgées? Parce que la population vieillit. En effet, le pourcentage de personnes âgées devrait atteindre 33% de la population en 2041, selon l’Institut de la statistique du Québec. Et qui dit population vieillissante, dit apparition d’un nouveau phénomène: l’abus auprès des aînés.

Négligence et mauvais traitements envers les aînés

Les médias traditionnels nous ont appris à reconnaître l’abus auprès des aînés lorsqu’il s’agit de mauvais traitements prenant la forme de négligence. En réalité le phénomène est beaucoup plus sournois, moins spectaculaire mais tout aussi dévastateur. L’abus peut être physique ou psychologique.

Le plus alarmant c’est que l’abuseur est souvent un proche de la personne âgée qui vit lui-même de sérieux problèmes. En fait, on peut facilement traduire cette relation comme étant la rencontre de deux grandes solitudes. Une personne âgée isolée physiquement et une personne plus jeune isolée par des problèmes d’argent, de consommation de drogue ou d’alcool ou même menacée et violentée par son conjoint.

Souvent, ni l’abusé, ni l’abuseur ne se reconnaît dans les profils généralement véhiculés. On ne se reconnaît que dans la souffrance de l’autre sans être apte à la nommer et, encore moins, à la prévenir. On nage alors en pleine détresse et seul un observateur extérieur peut intervenir, contacter des ressources et élaborer ensemble un plan d’aide.

L’abus envers les aînés, un sujet tabou

Selon Madame Denise Proulx, coordonnatrice de la Table de concertation Abus auprès des aînés de Trois-Rivières, le problème majeur avec lequel les organismes et les aidants doivent conjuguer c’est le silence. «Lorsqu’ils sont abusés, les aînés se taisent. Ils ont peur.» Il devient alors très difficile de trouver de l’aide, des ressources. Surtout si la personne vit seule ou qu’elle est dépendante. «Les aînés ne savent pas toujours qu’il sont abusés. Pour certains c’est normal de souffrir. Ils ont peur et honte. La situation s’améliore en autant qu’on en parle et que des dénonciations sont effectuées» souligne Madame Proulx.

Des pistes de prévention doivent être mises en œuvre avant que la problématique ne s’installe. Des visites plus régulières par les membres de la famille ou par les amis peuvent aider à briser l’isolement de la personne âgée et à la rendre moins vulnérable. D’autres moyens plus techniques comme l’amélioration de la sécurité de la maison, des recours à des services d’accompagnement ou de rencontres réduisent les risques d’abus. Plusieurs ressources sont disponibles. Il ne faut surtout pas hésiter à les contacter.

Comme pour tous les autres types d’abus, c’est collectivement que nous réussirons à agir de façon directe. Les ressources se multiplient, consultez-les. Et un petit truc, que ce soit en institution ou à la maison faites une visite à vos parents à des heures qui vous sont inhabituelles. L’effet de surprise pourrait vous en apprendre long sur des problèmes qui se vivent au quotidien et en silence.

Quelques ressources:

Votre CLSC

FADOQ : Mouvement des aînés du Québec 1 800 828-3344, www.fadoq.ca

Commission des droits de la personne et droits de la jeunesse: 1 800 361-6477, www.cdpj.qc.ca

Ligne Info-Abus aux aînés : 1 888-489-2287

AQDR, Association québécoise de défense des droits des personnes retraitées et préretraites, 1 877 935-1551, www.aqdr.qc.ca

La Fondation pour le bien-vieillir: 514-287-1070

Table de concertation Abus auprès des aînés de Trois-Rivières, 819-376-4150

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