Spencer Finch, Moon Dust (Apollo 17), 2009/10, © Stefan Müller, Courtesy: Galerie Nordenhake, Berlin/Stockholm
Prêts donc pour un tour en photos de la Biennale de l’Art Lumineux ?
Dans la photo ci-dessus, vous pouvez voir une installation de l’artiste américain Spencer Finch dans le grenier des époux Schneider à Unna : la poussière de la lune est représentée dans sa composition chimique, telle qu’elle a été recueillie par la fusée Apollo 17. Les ampoules sont en fait regroupées en molécules parmi lesquelles, si vous êtes plus doué que moi en chimie, on reconnaît celle de l’eau et toutes les autres.Dans la chapelle des pompes funèbres Groß, vous verrez une installation de l’artiste Bas Jan Ader (je vous en ai déjà parlé dans ce post). C’est une œuvre qui a été reconstituée (Bas Jan Ader est mort en 1975) et qui reproduit une pièce identique qu’il avait créé sur le mur de son atelier à Los Angeles. Le message, si on pense à la relation qu’il entretient avec le lieu qui l’abrite, est très émouvant.
Haegue Yang, Manteuffelstr. 112, 2010, © Stefan Müller
Le rapport entre œuvre et espace peut être doublement reperée dans « Manteuffelstr. 112 », installation de l’artiste coréenne Haegue Yang chez Simone Prothmann et Siegfried Krüger, a Lünen. L’artiste a reproduit, chez ses hôtes, les mêmes radiateurs qu’elle possède chez elle, dans son appartement de Berlin : des exemplaires très particuliers, pourvus de petits stores vénitiens bariolées, chacun accordé avec la destination de la pièce (couleurs pastel et jaune pour la chambre à coucher, rouge et vert pour la cuisine et bleu clair pour le séjour). Cette œuvre, qui crée un double lien entre l’appartement de l’artiste et celui des ses hôtes, symbolise donc une relation très intime adaptée au contexte familial.
Heimir Björgúlfsson, allure torrid fantastic, 2010, installation © Stefan Müller
Œuvre très réussi, Allure torrid fantastic, une installation d’animaux empaillés et d’inscriptions lumineuses que l’artiste islandais Heimir Björgúlfsson a conçu et réalisée dans le séjour des époux Piel, à Unna. Les animaux, les trophées de chasse et les autres objets anciens viennent du magasin de M. et M.me Piel, qui sont antiquaires. Voilà une deuxième connexion entre l’objet et son contexte pour cette œuvre qui questionne le rapport entre homme et nature.
Un autre exemple d’œuvre qui dialogue avec l’espace et sa destination, mais qui provoque un court circuit entre son utilisation et son apparence, est la sculpture lumineuse de Jan Christensen, Light Composition, un groupe de lampes décoratives de différentes couleurs placées au beau milieu du séjour d’une magnifique maison ancienne de Lünen. Comme le fait justement remarquer une des visiteurs, le fait de voir trois groupes de lustres ne nous fait plus penser à la fonctionnalité de l’objet (illuminer), mais à son coté sculptural.
Jan Christensen, Light composition #17, 2010, Light composition #18, 2010, Light composition #16, 2009, © Stefan Müller
Et à propos de jolies maisons, voilà une autre bonne raison pour visiter tous ces lieux ! Grâce à la Biennale, j’ai pu voir des appartements et des maisons vraiment extraordinaires : une maison d’architecte une maison « petit bourgeois », un appartement ancien, jusqu’à la ferme à la campagne. Voir comment les gens vivent, en dehors de leur rapport avec l’art contemporain, nous dit beaucoup sur l’âme profonde de ces lieux.
C’est curieux, mais parmi les pièces qui m’ont le plus déçu, il y a celles des artistes « star ». Elles m’ont replongé dans l’atmosphère « cube blanc » que les autres ont su annuler complètement : des objets intéressants, mais qui ne disent strictement rien, je dirais presque égoïstes. Exemple plus éclatant en images avec l’installation lumineuse de l’artiste italienne Monica Bonvicini.
Monica Bonvicini, Kleine Lichtkanone, 2009 bei Ehepaar Dr. med Mehnert in Lünen.
Courtesy by the artist and Galerie Max Hetzler, Berlin
© Monica Bonvicini, VG Bild-Kunst, Bonn
A part cela, pour une fois, l’art contemporain n’est pas que vernissages glamour, musées froids, légendes et textes incompréhensible, mais ce qu’il devrait toujours être, un moyen pour réflechir, une occasion de rencontre et de confrontation ouvert à tous.
Sylvie Fleury, Medium Chromo Quartz 1, 2001, © Stefan Müller, Courtesy: Sylvie Fleury & Sprüth Magers Berlin London & Dichl + One Gallery, Moskau
Je me suis émerveillée face à la spontaneité avec laquelle la petite Michele (ci-dessus, qui habite avec ses parents dans un appartement à Unna) a sélectionné elle-même l’œuvre qu’elle voulait héberger dans sa chambre pendant deux mois. Il ne s’agit pas d’une œuvre quelconque, mesdames et messieurs, mais une sculpture de Sylvie Fleury !!
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Les photos viennent toutes du site internet de la Biennale.
La Biennale Lichtkunst a malheureseument fermé la semaine passée.
Il ne vous reste que visiter lesite internet ...