Magazine Santé
Fumer est une addiction, il convient de la traiter comme telle. Et
puisque la cigarette est une drogue, pour s’en défaire, il ne faut pas hésiter à
consulter un spécialiste, médecin traitant ou tabacologue. Car il n’existe
malheureusement pas de solution standard. Le sevrage est une affaire
strictement personnelle dans laquelle la volonté n’a que très peu de place. La dépendance tabagique présente toutes les caractéristiques d’un
trouble chronique récidivant. Elle nécessite donc une prise en charge globale,
physique (pharmacologique) et psychologique (comportementale).La dépendance physiqueC’est la nicotine qui rend
le fumeur accro. Car en dehors des dégâts qu’elle occasionne sur les systèmes
respiratoire et cardio-vasculaire, cette substance, naturellement présente dans
le tabac, procure à la fois du plaisir, de la détente et une certaine
stimulation intellectuelle. Elle est également anxiolytique, coupe- faim et
agit comme un anti-dépresseur. Dès que l’on en consomme, le cerveau en réclame
et plus il en obtient, plus il en demande (multiplcation des capteurs qui rend
incontrôlable le besoin de consommation).La dépendance psychologiqueLa cigarette permet de gérer
le stress, l’anxiété, de se faire plaisir, de surmonter ses émotions, de se
concentrer, d’occuper ses mains, d’avoir une contenance, d’entrer dans un
groupe… La cigarette devient ainsi très vite un réflexe conditionné. C’est en
pensant à ces moments associés (avec le café, avec les amis durant la pause,
avec une verre d’alcool, entre amis, etc.) que l’on peut agir avec le fumeur
pour diminuer, voire stopper, sa consommation. Il doit arriver à vivre tous ses
moments sans tabac. La rechute fait partie du processusD’après le docteur Anne
Borgne, tabacologue, les rechutes ne doivent pas être considérées comme des échecs,
mais comme des étapes vers le succès final. Il est rare en effet que l’arrêt définitif
soit obtenu à la première tentative. Les rechutes sur le long terme sont fréquentes
et , en moyenne, 5 à 7 tentatives.