Une sorte de « célébrité » démarre lorsqu’un journaliste du Times, Walter Winchell, parle de lui dans l’un de ses articles. Entre 1951 et 1952 Moondog fit la rencontre de Charlie Parker avec qui il discutèrent de musique. A propos de leur rencontre, Chan, la compagne de Charlie Parker écrira dans son livre My Life in E-Flat: « Par un bel après-midi, on tomba sur à l’angle de la 52ème Rue et de la 6ème Avenue, son coin immuable. Moondog était une figure familière des trottoirs de New York. Il était aveugle, barbu et se présentait comme un mystique, portait robe et casque à cornes tel un Viking et attendait le client, assis sur les pas de porte. Il jouait de la batterie et acceptait les contributions à la cause, et autres oboles […] Bird lui faisait toujours un brin de causette.» Parker voulait disait-on enregistrer un disque avec Moondog, hélas The Bird décédera le 12 mars 1955, avant qu’un tel projet puisse être mené à bien. Moondog composa alors le morceau Bird’s Lament en hommage à Parker qu’on pourra entendre plus tard sur le disque éponyme paru sous le label Columbia en 1969.
Moondog explique qu’il s’agit d’une chaconne, avec un accompagnement de quatre mesures qui est répété sur lequel une ligne mélodique libre est joué par un saxophone alto, l’instrument de Charlie Parker, avec un obbligato joué par un saxophone baryton. La ligne mélodique se répète une octave plus haut avec un accompagnement renforcé. Il fut interprété pour la première fois au Village Theatre , durant l’automne 1967. Le réglage de la contrebasse est inhabituelle. La corde de MI est accordé en RE et celle de LA en SOL, de sorte que les deux cordes du bas sont une octave au dessous des deux plus hautes, ce qui permet au joueur de jouer deux parties, la partie supérieure en contre-temps. Moondog avait également écrit une version pour cordes qui fut notamment interprété lors du concert à la salle Gaveau en 1977.
Ce morceau est le morceau phare de la discographie de Moondog, une mélodie que tout le monde a déjà entendu au moins une fois. On doit notamment cette notoriété au remix qu’en a fait le DJ anglais Mr Scruff en 1999 où l’on entend un sample de Bird’s Lament passé en 4/4 sur le morceau Get a move on. Ce morceau, ainsi que l’original dans une moindre mesure, furent utilisés dans un grand nombre de publicités et autres jingles pour la télévision et la radio (une publicité pour France Telecom, le générique d’émission de radio). En plus de ce remixe il existe une adaptation post-rock réalisée par The Kilimanjaro Darkjazz Ensemble en 2008.
Précédent———————————————————————————————Suivant