1969 – 1971 : La période Columbia.

Publié le 03 juin 2010 par Minisym

En 1969 – Moondog entame un procès contre un certain Disc Jokey Alan Freed (connu plus tard pour être l’inventeur du terme « Rock n’ Roll »). En effet, ce dernier utilisa un son d’un hurlement de loup emprunté sans son accord à un disque de Moondog et alla même jusqu’à intitulé son émission The Moondog Show.

Hardin se rendit au tribunal en robe de bure, on passa sa musique et la Cour jugea que Moondog avait travaillé dur pour assoir son nom, Freed fut donc condamné et dût changer le nom de son émission (qui deviendra donc The Rock n’ Roll Show). Selon la légende, Igor Stravinsky aurait lui-même passé un coup de fil au juge en défendant la cause de Moondog, déclarant « Prenez soin de ce type. C’est un compositeur sérieux ». Après cette affaire, Moondog reprend son petit bonhomme de chemin, hors des sentiers battus.

C’est alors qu’il fut repéré par James Guercio travaillant à CBS (Columbia Broadcasting System), à qui il avait vendu ses poèmes. A cette époque la Columbia cherchait à sortir des disques nouveaux. Il lui offre la possibilité d’enregistrer un disque qui est aujourd’hui considéré comme son chef d’œuvre ; l’album éponyme de 1969, où jouent ensemble musiciens de jazz et membres du New York Philarmonic. On retrouve dans ce disque ses Symphoniques #1, #3 et #6, la dernière étant dédiée à Benny Goodman, des titres comme Stamping Ground ou Witch of Endor. C’est donc également cette album qui comporte le fameux Bird’s Lament.

Cet album est celui avec lequel sa carrière prit réellement son envol. Il lui valu la reconnaissance de nombreux musiciens. Philip Glass et Steve Reich sont admiratifs face à ce travail, plus tard ils suivront les traces de Moondog et seront le fer de lance du courant minimaliste et répétitif. Glass hébergera Hardin six mois durant. Cette période fut mise à profit pour revisiter les morceaux de Moondog, ainsi que pour lui faire rencontrer Terry Riley autre ponte en devenir du courant minimaliste, ensemble ils enregistrèrent quelques morceaux que l’on peut écouter sur le CD fournis avec la biographie officielle de Robert Scotto (I Came Into This World Alone, Be a Hobo, Why Spend the Dark Night With You, All is Loneliness).

Il existe cependant une véritable différence entre ces compositeurs se réclamant, à juste titre, du courant avant-gardiste, et Moondog lui même. Leur seul point commun va être leur façon nouvelle ce concevoir les rythmes, ce que Moondog accepte sans aucun problème. Seulement ce dernier ne tolère pas les dérives en matière d’harmonies et de mélodies qu’explorent Glass, Reich et Riley qui prônent l’atonalité dans leurs compositions. Il tiendra ces propos à leur sujet : « [qu']iIs violent toutes les règles… Rythmiquement, je peux l’accepter ; mais pas musicalement, pas mélodiquement ou harmoniquement… ». On retrouve cette différence évoquée aux débuts avec « les notes justes » et « les fausses notes ».

Même après la sortie de cet album, et son succès, le viking ne change en rien sa façon de procéder, il joue toujours dans la rue et vit de la même façon. Seulement, avec l’avènement du mouvement Beatnick il est rapidement considéré comme une sorte d’icône, statut qu’il ne cherche nullement à acquérir. Il entame les années 70 avec un nouvel album, Moondog II (1971) paru chez Columbia également, qui se compose d’une trentaine de sublimes madrigaux. Puis il lit des poèmes avec Allen Ginsberg, côtoie Williams Burroughs, joue dans des bars avec Las de tout cela, il se retirera alors à Candor entre 1972 et 1974, quittant sa vie dans la rue pour ne se concentrer que sur sa musique dans le calme.

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