AFIS: Agence de Formatage Institutionnel (pseudo) Scientifique?

Publié le 03 juin 2010 par Rhubarbare

Suite à un article effarant de basta! sur le bio faisant référence à l’AFIS (officiellement l’Association Française pour l’Information Scientifique), je suis allé me balader sur ce site. Diantre!

Inutile de dire que tout ce qui dépasse de la ligne officielle de la science mécaniste et profitable est mis à la corbeille d’office. Au nom de l’esprit scientifique bien sur, le même sans doute qui voulait faire taire Copernic ou Galilée et dont le crédo est « Hors notre paradigme, le bûcher ». Ce paradigme étant bien entendu celui avec lequel on se sent confortable car ne nécessitant aucune remise en question, car respectant le status quo et les fiefs que les évêques – pardon, les directeurs de recherche – se sont construits sur le dos de cette malheureuse science, car bien financé par ceux à qui il profite directement (les filières agro-chimiques et pharmaceutiques notamment).

Quelqeus exemples instructifs:

« Le Pr Montagnier: un prix Nobel se noie dans la « mémoire de l’eau ».  Situation difficile pour les inquisiteurs de l’AFIS: le prix Nobel 2008 pour la découverte du VIH (donc 100% béton science officielle) qui se réclame de Benveniste? On ne peut pas le traiter directement de pôv con vu son CV, donc on va juste dire que pour le coup ce grand scientifique n’est pas scientifique (en évitant surtout les questions de fond), et faire porter le chapeau aux médias qualifiés d’irresponsables  (Stéphane Paoli de France Inter en l’occurrence).  Si ces gens savaient ce que dit vraiment Montagnier sur le VIH ils en feraient sûrement un infarctus. Sans parler de la question de fond sur la réalité clinique de ce VIH, mais c’est un autre débat.

« 11 septembre: la théorie du complot mise en vedette à la fac de Nacy ». Un prof de littérature et de civilisation américaine ose faire une conférence devant ses élèves (entre autres) sur la thèse comme quoi le 11/09 n’est pas ce qu’il paraît, position largement documentée sur maints sites et qu’à titre personnel je partage assez largement.  Pur l’AFIS, présenter ces thèses (aujourd’hui objectivement très solides mais c’est là aussi un autre débat) revient à « nuire à la faculté de discernement des étudiants ». Sous-entendu devraient être interdites du contexte universitaire, et sans doute de tout contexte d’ailleurs.

« La médecine traditionnelle chinoise fait son entrée dans les hôpitaux parisiens ». Vade retro Satanas! Quoi, une approche médicale non basée sur le chimique dans nos hôpitaux! Mais que fait la police? L’article nous passe les crétineries habituelles sur « les recherches sur la MTC concluent à l’absence d’effet thérapeutique… », et, je cite encore « ce genre de décision n’est-elle pas le signe que l’irrationalité peut gagner les milieux scientifiques sans distinction du degré de hiérarchie ou d’éducation ? ». Evidemment, il est parfaitement irrationnel de promouvoir une médecine douce, préventive  et peu onéreuse. Pourquoi? Parce que  basée sur une interprétation énergétique du corps humain totalement étrangère à la science mécaniste, la seule « vraie » science n’est-ce-pas.

Le plus ironique dans l’affaire est que justement ceux qui travaillent aujourd’hui aux limites de la science mécaniste, notamment les physiciens, se rendent compte que les modèles Newtonien ou relativiste sont limités et ne peuvent complètement rendre compte de certains phénomènes (tel l’expérience  d’Aspect). Au sein même de la physique existe la notion que tout est « information interconnectée ». Mais il faudra du temps avant que les implications profondes de cette approche percolent vers « l’esprit scientifique » du type AFIS et que la « réalité » puisse sortir de ce carcan plus religieux que réellement scientifique.

Pour l’heure, si l’Inquisition refaisait surface , elle ne manquerait pas de curés zélés pour aller « soumettre à la question » tous ces esprits égarés… Pour cette mouvance incroyablement réactionnaire, un bon scientifique est un scientifique qui ne pose pas le pied en dehors du chemin tracé par l’institution, ou l’establishment. Surtout si ce chemin est bordé d’intérêts particuliers, politiques ou financiers.

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