Elle a accepté, à quelques jours du lancement du Mondial, de répondre à nos questions.
Ce n’est plus la jeune fille que nous avions interrogé au milieu du scandale que nous retrouvons, c’est une femme consciente de ses atouts que nous retrouvons, mais aussi de ses faiblesses. Dans ses yeux, une ombre passe à certains moments, signe que l’enfant en elle est mort à tout jamais, papillon de nuit brisé sur les phares d’une Porsche Cayenne customisée Vuitton. Sa force de caractère et son élégance naturelle nous rappelle Donatella Versace, qu’elle nous dit admirer : « Un modèle pour moi, une femme forte, qui a su dépasser ses drames, et sait conjuguer réussite professionnelle avec élégance et grâce ».
BouffonDuFouquets (BdF): Zahia, nous vous avions laissé dans une période extrêmement agitée pour vous. Depuis, la pression médiatique est retombée. Comment avez-vous vécu cette période ?
Cette période a été assez « intense ». J’ai beaucoup souffert de ce qui s’est dit sur moi. Mais c’est du passé, maintenant, je regarde l’avenir. Vous savez, mon signe astrologique est Lion : je ne suis du genre à me laisser abattre. Je suis un tigresse.
BdF : Vous participez au Mondial. En quoi va consister cette « participation » ?
Nous serons là au service de nos joueurs. C’est notre façon à nous de participer à l’effort national et de nous investir pour faire de ce grand évènement un succès pour la France. Notre objectif, c’est de ramener la coupe en France. Vous avez vu l’écrin qu’a fait Vuitton, présenté par Naomi Campbell ? Une pure merveille ! Les filles en sont fans !
BdF : D’ailleurs, à ce sujet, comment avez-vous vécu le rappel à l’ordre de Vuitton au Royaume-Uni pour publicité « tendancieuse » ?
J’ai été dévastée, moi comme toutes les filles d’ailleurs. Cette marque incarnait pour nous le summum du luxe et de l’authenticité à la française. Penser que leurs sacs sont produits industriellement par des ouvrières payées au SMIC, comme de vulgaires imitations chinoises, ça m’a dévasté. Les filles aussi d’ailleurs. En guise de protestation, nous avons brûlé tous nos Vuitton. Nous avons décidé de monter en gamme : toute l’équipe est passée à Versace.
BdF : Comment a été réalisée la sélection ? Avez-vous connu des pressions ?
Le processus de sélection a été extrêmement éprouvant. Il a fallu ajuster les exigences des joueurs aux disponibilités de nos filles. Raymond Domenech a été très soutenant, toujours à mes côtés. Sans compter qu’il a fallu au dernier moment tenir compte des recommandations de la HALDE, exprimées par Jeannette Bougrab. Nous avons donc inclus une fille de religion musulmane, une Noire, une Asiatique et une lesbienne.
BdF : Une lesbienne ?
Oui, mais c’est une grande professionnelle. Personne ne se doute de son orientation sexuelle une fois sur le terrain. Nos joueurs l’adorent.
BdF : On parle de préparations drastiques. En quoi ont-elles consisté exactement ?
Ce furent 15 jours extrêmement physiques. Il a fallu se mettre en condition. Nous nous sommes ainsi entraînées à Tignes – que les filles ont adoré – à St Tropez, que beaucoup considèrent comme une seconde maison et à Dubaï, havre de chic et de bon goût que nous retrouvons chaque fois avec plaisir. Je comprends que Cecilia, cette femme de goût, y ait passé un temps.
BdF : Avez-vous une stratégie de jeux ?
Nous en avons beaucoup discuté avec Raymond (Domenech). Nous avons décidé de laisser les joueurs choisir. Ils décident, nous exécutons. Ils sont soumis à suffisamment de stress, et il ne faut pas que leur temps passé avec nous en rajoute.
BdF : Comment sentez-vous l’équipe de France ?
A bloc ! Cela se ressent notamment dans les échanges qu’ils ont d’ores et déjà avec les filles.