Hier j'ai assisté à une conférence donnée par Philippe Müller et le revue 3ème millénaire sur le non-savoir dans la recherche spirituelle.
Philippe a insisté sur le fait que tous nos savoir-faire en matière de recherche spirituelle au bout du compte ne servent à rien pour trouver ce qui se tient au-delà de tout savoir. Il a raison je pense.
C'est en effet dans la fraicheur du non-savoir que se trouve l'essence. Quand je ne sais pas, quand je ne sais plus, une ouverture est alors possible vers l'être.
Nous voulons tous savoir; nous voulons accroitre nos connaissances mais qui veut ne rien savoir ? Qui accepte de se dépouiller, de se dénuder, d'aller vers le rien?
Je me souviens d'une phrase de Nisargadatta Maharaj qui disait : "je ne sais rien, je ne veux rien, je n'ai rien."
Mais l'individu ne fonctionne pas ainsi : il veut savoir, posséder et il veut beaucoup de choses !
Soen-Sa un maitre coréen a d'ailleurs fait du "je ne sais pas " le coeur de son enseignement.
"Soen sa a rencontré le Maître Zen Ko Bong, dont l’enseignant avait été le Maître Zen Mang Gong. Ko Bong était réputé pour être le Maître Zen le plus brillant de Corée, et un des plus sévères. A ce moment-là il enseignait seulement aux laïcs ; des moines, il disait qu’ils n’étaient pas assez motivés pour être de bons étudiants de Zen.
Soen-Sa lui a alors demandé « Comment dois-je pratiquer le Zen ? »
Ko Bong a dit, « Une fois, un moine a demandé au Maître Zen Jo-Ju ’Pourquoi Bodhidharma est-il venu en Chine ?’ Jo-ju a répondu, ’Le cyprès est dans le jardin ’ Qu’est-ce que cela signifie ? »
Soen-Sa compris, mais il n’a pas su comment répondre. Il a dit, « Je ne sais pas. »
Ko Bong a dit, « Garde seulement cet esprit ne-sait-pas ». C’est ça la véritable pratique Zen. »
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