Le fait que la poste, établissement autrefois public séculaire plus connu sous le sigle de PTT, soit en voie de privatisation n’y est bien entendu absolument pour rien. Et tous ceux et celles qui se sont prêtés à la mascarade de l’année dernière sous forme de prétendue « votation citoyenne » sont de parfaits abrutis et de sombres crétins, dont je fais bien évidemment partie. Puisque c’est l’UMP qui le dit, c’est sûrement vrai : nous n’avons rien compris : l’Etat français veut justement sauver la poste en la privatisant ! Ce que Fillon démentait un an avant… Il est vrai qu’une Société Anonyme est un statut de droit essentiellement public, comme vous le confirmeront tous les bons juristes.
Pourtant, qu’il me soit permis d’évoquer ici (tant que nous ne sommes pas encore traduits en justice pour flagrant délit de liberté d’expression…) le rapport du syndicat des médecins de La Poste, qui dénonce une atmosphère proche de celle de France Télécoms, avec une aggravation manifeste, preuves à l’appui, de ce que l’on appelle pudiquement en langage technocratique les « risques psycho-sociaux ».
Autrement dit, des suicides plus ou moins directement liés aux conditions de travail, des arrêts maladies relatifs à la santé psychique des salariés, un stress au travail particulièrement grave qui rend difficile voire dans les cas les plus graves impossible le retour à l’emploi des salariés soumis à des tensions insupportables, un rythme de production ou des objectifs intenables, ou des relations de travail avec des niveaux hiérarchiques en général supérieurs très conflictuels ou porteurs de contradictions qui, bien qu’intériorisées, ont une influence certaine sur la santé mentale des professionnels.
De plus en plus d’entreprises connaissent ce genre de situations, dont La Poste, pour dernier exemple médiatique connu. Et bien entendu, en haut lieu, on fait mine de s’en émouvoir… ou pas.
Mais cela fait partie hélas des méfaits du libéralisme outrancier dont sont victimes de plus en plus de salariés, y compris dans des secteurs publics qui de par leur nature devraient y échapper…
Et pourtant.
Et surtout, ne vous révoltez pas : continuez de regarder la télévision la plus libre de France, les journaux relayant l’exacte réalité en toute objectivité du groupe Hachette, mangez sain avec Mac Do, et amusez vous bien chez Walt Disney…
Et après ça, on dira que je suis méprisant envers le bas peuple… Allez comprendre, Charles !