« Au Guatemala, le volcan Pacaya, situé à environ 50 kilomètres de la capitale, Guatemala City, au sud du pays, a fait une nouvelle éruption. Deux personnes ont été retrouvées mortes, trois enfants sont portés disparus. Des milliers de Guatemaltèques ont dû être évacués. Pour le moment, l'éruption ne baisse pas d'intensité et les dégâts sont déjà considérables. L’état d’urgence a été décrété. », telle est l'annonce laconique relayée par les médias du monde entier.
Le Pacaya, un des 8 volcans actifs sur les plus de 800 que compte le Guatemala, culminant à 2.552 mètres d'altitude, est situé, sur la Cordillère Guatemaltèque, en périphérie de la ville d'Antigua. C'est un édifice volcanique « jeune » qui naquit, il y a environ 23.000 ans et qui, depuis l'arrivée de Pedro de Alvarado, un conquistador espagnol, en 1523, est entré en éruption au moins vingt-trois fois. Après être resté endormi durant près d'un siècle, il a repris, violemment, son activité en 1961, une activité qui est restée constante.
Depuis le 07 mai, des coulées de lave sont émises à mi-pente, versant Nord-Ouest du cône Mac Kenney, en face du Cerro Chino, des coulées effusives laviques ponctuées par une activité explosive sommitale et par des bouffées de gaz émanant d'une activité fumerollienne intense, et augmentant fortement en s'étendant au flanc Sud-Ouest de l'édifice. Plusieurs unités laviques, les plus importantes atteignant 1.500 à 2.000 mètres de longueur, sont même proches de la base du cône Mac Kenney, créant un nouveau promontoire rocheux susceptible de se déstabiliser et de provoquer des avalanches rocheuses au danger difficilement estimable.
A compter du 19 Mai 2010, faisant suite à un trémor de plus 43 heures, une activité explosive, en plus d'une importante effusion sur son le flanc Sud-Ouest, secoue le sommet de l'édifice et génère une phase éruptive paroxysmale provoquant des dégâts et des dommages conséquents et forts nombreux. De fréquentes explosions cendreuses, de forte intensité, se succédent toutes les 3 à 30 secondes, projettent des blocs et des bombes incandescents à plus de 200m de hauteur et expulsent un panache entre 500 et 700 à 1.000 mètres de hauteur, se dirigeant vers l'Ouest et entraînant la mise en alerte rouge pour le volcan et la fermeture de l'aéroport de la Aurora.
Le 28 Mai, un caméraman Guatémaltèque a même trouvé la mort durant sa couverture de l'événement pour la chaine de télé Canal 7, des enfants, au nombre de trois ou cinq suivant les informations fournies par les autorités locales, sont portés disparus et une vingtaine de blessés, dont certains dans un état grave, sont à déplorer dans les trois départements, Escuintla, Guatemala et Sacatepéquez, proches du volcan.
Depuis le 01 juin, l'activité éruptive est toujours très intense et l'activité explosive, de style strombolien, se poursuit au sommet et forme un panache de cendres dont la hauteur varie entre 900 et 1.500 à 1.800 mètres de hauteur, des ondes de chocs étant ressenties dans un rayon de 5 kilomètres aux alentours. Plusieurs plate-formes de lave, sur le flanc nord, face Cerro Chino, se sont réactivées, produisant des coulées dont certaines de 100 mètres de large et de 1.000 à 1.500 mètres de long, et des zones d'émissions de coulées laviques, de 300 à 700 mètres atteignant, le 02 juin, une 1.500 mètres, une seconde 2.200 mètres, sont actives sur les flancs Sud-Est et Sud-Ouest du cône.
Ce jour, 03 Juin 2010, une puissante activité strombolienne se maintient, produisant des panaches de cendres hauts de plus 1.700 mètres de hauteur et deux coulées, l'une sur le flanc Sud-Est et une seconde sur le flanc Sud-Ouest, sont toujours très bien alimentées et constituent un risque indéniable, bien que le niveau d'alerte soit à l'orange, pour les populations proches.