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Pourquoi est-il si difficile d'arrêter de fumer ?

Publié le 03 juin 2010 par Pascaletfred

Aucun fumeur ne traduit “Je fume”, par “Je suis malade”

Avec le Docteur Isabelle Pithois Merli*

W-cendrier-et-stethoscope
Avant d’être une dépendance, le tabac est un d’abord facteur majeur de risque pour les maladies cardio-vascualires et respiratoires (cancer du poumon, etc.). Dans ce registre, la cigarette est à mettre au même plan que le diabète. Et pourtant, aucun fumeur ne dit qu’il est malade… Au contraire, la nicotine lui procure du plaisir et le fumeur a le sentiment de se faire du bien.

Pourquoi est-ce si dur d’arrêter ?

La cigarette soulage, déstresse, détend… Elle fait du bien (croit-on). Dans ces conditions, pourquoi s’arrêter ? Au contraire, le cerveau, par le biais de ses capteurs de nicotine, en redemande. Et plus on fume, plus les capteurs se développent et plus ils sont nombreux à réclamer leur dose de nicotine. C’est à ce moment que l’on devient dépendant du tabac.

Quel est le rôle du médecin ?

Le médecin est là pour expliquer tous ces phénomènes liés au tabac : la dépendance, les neuro-transmetteurs qui acheminent la nicotine au cerveau, les conséquences néfastes sur le capital santé… Au moment de la tentative de sevrage, il accompagne, et conseille le fumeur sur les méthodes et produits.

Et la volonté dans tout cela ?

Elle est primordiale. Quelle que soit la méthode adoptée, il ne peut y avoir de résultats qu’avec la détermination du candidat à l’arrêt. Encore une fois, le médecin va expliquer pourquoi il est capital de s’arrêter de fumer. Mais il faut que le patient le comprenne, sinon c’est la rechute assurée.

Donc les seuls médicaments ou substituts ne sauraient être efficaces ?

Effectivement et d’ailleurs lors de la prescription du médicament développé par notre laboratoire (Champix), le médecin se doit d’insister sur ce point. J’en profite pour lever des doutes liés à la prise de ce médicament et notamment concernant les états dépressifs dont on a pu le rendre responsable. Lorsqu’un médicament est proposé sur le marché, il dispose d’un recul d’au moins 10 ans et les agences qui délivrent l’autorisation de le commercialiser on évaluer le rapport “efficacité/tolérance. Les études ont d’ailleurs prouvé que les incidents évoqués (dépression en début de sevrage) ne correspondent à la prise d’un médicament, mais bien au manque de “plaisir” procuré par la nicotine. Cet arrêt brutal peut ainsi révéler des états dépressifs latents chez certains fumeurs.

*Directeur médical chez Pfizer (le laboratoire s’associe aux campagnes nationales de prévention et d’information liées au tabac : INPES, Société Française de Cardiologie, etc.)


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