Bonjour à toutes et à tous,
Aujourd'hui, je voudrais vous signifier mon plaisir d'être vivant et souhaiterais que vous preniez bien conscience du privilège que cela représente.
Nous sommes dans un monde en tout point exquis.
La vie est belle, répète-t-on à l'envi.
Les beaux jours reviennent.
Le temps est à la légèreté.
Non, vraiment, il y a de quoi batifoler dans les nuages et discuter avec de charmantes peluches avec un arc-en-ciel tatoué sur le ventre.
L'homme est né pour s'épanouir car il a toujours à l'esprit cette quête du bonheur.
Seulement voilà, ressentir tout cela revient à être un Bisounours soi-même.
Le monde, alors qu'il devrait être si beau, est terni par l'homme lui-même. La semaine dernière, un jeune médecin trentenaire abat sa famille avant de retourner l'arme contre lui. Hier, c'est un chauffeur de taxi dans le Nord de l'Angleterre qui, pour s'être brouillé avec un collègue la veille, l'abat froidement avant de se livrer à un véritable massacre dans les rues de sa ville avant, lui aussi, de se suicider.
Peu importe la sauvegarde de son âme, après tout. Mais pour les autres ? Si tant est qu'il y ait quelque chose après la Vie, que dirait-on au moment de se présenter devant le Tout-Puissant ?
"Bonjour, je suis mort parce que je marchais dans la rue. Mort de m'être levé pour aller au travail. Mort d'avoir croisé la personne qu'il ne fallait pas. Mort de m'être attardé à la boulangerie et de ne pas avoir rapidement passé mon chemin. Mort de m'être trouvé au mauvais endroit au mauvais moment. Mais quel est le mauvais endroit ?"
Durant notre existence, nous nous efforçons tous de garder la maîtrise de nos nerfs, de notre être. Mais qu'en est-il des nerfs que l'on ne maîtrise pas, en l'occurrence ceux des autres ?
Alors, cela serait aussi simple que cela : je me lève et au lieu de souhaiter une bonne journée à mon épouse _ la personne avec qui j'ai décidé de faire ma vie _ d'embrasser mes chères petites têtes blondes, je m'exclamerais tout naturellement :
"Je vous dis adieu car un déséquilibré va me descendre en pleine rue dans le courant de la journée !"
Nous n'en sommes pas là.
Encore que...
Je suis amer car personne ne peut expliquer l'inexpliquable. On cherchera toujours des circonstances atténuantes, remettra en cause certaines idées voire certaines personnes qui n'ont "pas vu le coup venir".
Il n'en demeurera pas moins que l'on aura arraché des vies à l'essentiel : l'amour du quotidien.
Jouir du bonheur de se réveiller le matin en contemplant le visage de l'être aimé, de vibrer devant les exploits de son fils au foot ou de ses filles à une représentation de danse ou à une compétition de judo, de rire aux éclats et de passer d'agréables moments en famille ou avec des amis autour d'une bonne table.
Bien sûr qu'il est hors de question de se passer de tout ça ou de céder à une psychose vaine.
Seulement, tout cela pourrait s'arrêter brutalement... à cause d'une personne que je n'aurais jamais vue, jamais côtoyée avant ???
Le monde est beau, ses paysages sont magnifiques, la vie est belle car nous faisons ce qu'il faut pour qu'elle le soit. Mais tout ceci n'est parfois qu'un leurre.
Vivons car nous ne savons pas faire autre chose, pensons car c'est ce que nous faisons de mieux. Carpe Diem, car l'on ne saura jamais de quoi demain sera fait.
Ces quelques mots ne figurent même pas un coup de gueule tant je n'apporte aucune réponse. Cet article n'est qu'un regret...
Bonne journée à toutes et à tous.
Je vous laisse à présent car il faut que je regarde le programme télé pour savoir quelle chaîne diffuse les formidables aventures des Bisounours...!